27 juin 2016

Temps de lecture : 2 min

Innovation : la smart architecture

L'architecture comme réponse aux problématiques des smart cities et des changements de paradigmes socio-industriels ? Le projet conjoint d’un architecte et d’un studio créatif californiens délivre une réponse intéressante sur le pavillon des Etats-Unis à la biennale de l’architecture de Venise.

L’architecture comme réponse aux problématiques des smart cities et des changements de paradigmes socio-industriels ? Le projet conjoint d’un architecte et d’un studio créatif californiens délivre une réponse intéressante sur le pavillon des Etats-Unis à la biennale de l’architecture de Venise.

« Avec la communication, l’architecture peut jouer un rôle important pour permettre l’ajustement aux changements rapides de nos sociétés, notre environnement et notre économie. La manière dont nous vivons, travaillons et interagissons sera très vite très différente de ce que nous connaissons aujourd’hui ». L’assertion est signée Greg Lynn. Classé dans le top 100 des designers et architectes les plus influents de la planète par Time Magazine, le Californien a utilisé son imagination et le savoir-faire technologique du studio créatif Framestore  pour réinventer un parangon du Detroit automobile défunt, l’usine Packard.

Le projet conjoint s’intitule “Center for Fulfillment, Knowledge, and Innovation », il a été présenté au pavillon étasunien de la biennale de Venise de l’architecture. Laissée à l’abandon depuis plusieurs décennies, l’usine créée par l’ancien pionnier Albert Kahn a d’abord symbolisé Motown (compagnie de disques américaine créée en 1959 par Berry Gordy et propriété de Universal Music Group) comme un épicentre de production et d’innovation qu’elle a longtemps été, avant de devenir le miroir d’une décrépitude économique. Victime prestigieuse des périls post-industriels engendrés par les mutations économiques, la métropole du Michigan est doucement en train de renaître de ses cendres encore chaudes.

Création collaborative entre un studio de création publicitaire et cinématographique et un cabinet d’architecture,  “Center for Fulfillment, Knowledge, and Innovation », Greg Lynn et Framestore apportent une nouvelle dimension – encore virtuelle – au potentiel de l’architecture pour « résoudre des problèmes sociaux et environnementaux en prenant pour inspiration un site abandonné ». Concrètement, le nouveau design de l’usine Packard présentée au pavillon des Etats-Unis à Venise, a été pensé comme une réponse à la robotisation des industries manufacturières, à l’automatisation des transports, à l’e-commerce et l’innovation technologique en passe de repenser nos centres urbains.

Articuler l’espace dans un nouveau paysage de science-fiction

Avec son cabinet basé à Los Angeles et les designers et producteurs de Framestore, Greg Lynn a conçu une maquette 3D et un film 3840×1080 de cinq minutes pour permettre une projection dans le futur possible de Detroit. Grâce au HoloLens de Microsoft, les visiteurs du pavillon US à Venise ont même eu droit à une représentation holographique de la structure 3D au sein de laquelle Greg Lynn a imaginé des livraisons par drones, des garages de voitures autonomes et des communautés universitaires interconnectées dans un même espace commun de plus de 3km de long. « Nous nous étions fixés deux défis en respect du brief établi par le pavillon. Le premier était le dialogue entre la nouvelle structure et l’usine Packard actuelle. Il s’agissait, surtout pour Framestore, de créer une narration abstraite pour communiquer le caractère historique de l’endroit. Le deuxième défi était de donner vie au mouvement circulatoire des biens et des personnes à travers la grandeur du complexe. Notre proposition anticipe les futures formes de circulation et de mobilité », explique Greg Lynn.

Contacté par INfluencia, Ben West, directeur créatif de Framestore, nous livre un point de vue différent : « Le travail de Greg Lynn est pertinemment décrit comme de la Blobitecture : des formes presques amorphes qui se posent dans le paysage comme des sculptures vivantes. C’est un contraste saisissant avec l’utilitarisme de l’usine de Detroit et représente donc les énormes changements sociaux, éducatifs et professionnels qui ont mué nos sociétés.  Les robots, l’automatisation et l’information envahissent notre quotidien à une vitesse historique. Les voitures autonomes, les drones et la réalité virtuelle ne sont plus de la science-fiction. Comment articuler l’espace dans lequel nous vivons en réponse à cette donnée est une réponse que doit apporter l’architecture. »

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