21 septembre 2017

Temps de lecture : 5 min

On est tous FeMale

Se souciera-t-on un jour moins du genre d'une personne que de son âge, du fait qu'elle soit droitière ou gauchère, ou encore de la couleur de ses cheveux ? Certainement rassurent BETC et le groupe Havas qui ont mené l'enquête avec Market Probe International auprès de 12000 personnes dans 32 pays. L'occasion de réfléchir sur l'égalité des sexes et le quid de l'avenir du leadership.

Se souciera-t-on un jour moins du genre d’une personne que de son âge, du fait qu’elle soit droitière ou gauchère, ou encore de la couleur de ses cheveux ? Certainement rassurent BETC et le groupe Havas qui ont mené l’enquête avec Market Probe International auprès de 12000 personnes dans 32 pays. L’occasion de réfléchir sur l’égalité des sexes et le quid de l’avenir du leadership.

L’important c’est la rose et c’est d’aimer et ça le sera toujours ! A la différence de la question du sexe des individus qui, si elle taraude encore beaucoup dans les chaumières et hautes sphères, elle devrait perdre de son importance à l’avenir. La conclusion principale du rapport « The Future is FeMale » effectué récemment par le groupe Havas et BETC -respectivement sous la houlette de Clément Boisseau, Directeur de la stratégie et de Marianne Hurstel, Vice Présidente et Directrice du planning stratégique- ouvre de nouvelles fenêtres sur notre société. Et en grand ! Car l’enquête n’a pas été faite dans un coin, par Market Probe International, mais auprès de 12000 personnes dans 32 pays. C’est dire si la prospective est générale, reléguant bientôt (espérons !) aux oubliettes la question du genre et ses controverses pourtant encore multiples et vives en 2017.

En attendant où en est l’égalité des sexes à une époque où, dans la plupart des pays du monde, les femmes peuvent faire des choses autrefois réservées aux hommes, comme avoir un travail, décrocher des diplômes d’études secondaires et universitaires, voter, accéder à la propriété et occuper un poste d’élu ? Suivez le guide.

Où en est l’égalité des sexes en 2017 ?

Il n’est pas nécessaire de se déclarer féministe pour soutenir l’égalité des sexes. 4 femmes sur 10 (et 28 % des hommes) disent observer beaucoup plus de colère à l’égard des femmes de nos jours. Cela peut en partie expliquer pourquoi seulement moins d’un tiers des femmes (31 %) et 17 % des hommes interrogés se considèrent comme féministes. Notre « aversion » pour le terme féminisme a de multiples causes, la première étant que le thème du féminisme est devenu une question d’ordre politique. C’est une affaire d’opposition entre des visions progressistes et conservatrices, qui déterminent notre perception du monde qui nous entoure. Ceci dit, les deux sexes (46 % des femmes et 34 % des hommes) sont plutôt d’accord pour dire que le monde serait meilleur si davantage de femmes occupaient des postes de pouvoir.

Tout le monde n’a pas encore pris le train de l’égalité. Nous sommes loin d’avoir atteint une véritable égalité des sexes au travail et dans la sphère politique. En effet, près de la moitié des personnes interrogées pensent que les femmes ont des droits mais pas de véritable pouvoir. En outre, nous sommes tous d’accord sur la réalité actuelle. Une large majorité des personnes sondées (84 % des hommes et 91 % des femmes) estiment que les hommes et les femmes devraient recevoir le même salaire à poste égal. Seulement 5 % des hommes et 3 % des femmes s’y opposent. Et nous sommes conscients de nos lacunes : 64 % des femmes et 52 % des hommes pensent qu’il n’y a pas suffisamment de femmes à des postes de direction. Mais la perception de l’égalité des sexes est également liée à la culture. Les pays développés sont plus sensibles à la persistance des inégalités que les pays émergents, en raison de facteurs sociétaux comme le sexisme : en France, seulement 16 % des femmes et 21 % des hommes sont d’accord pour dire qu’il n’y a plus d’inégalité entre les sexes, contre 45 % des femmes et 45 % des hommes en Chine. En outre, 33 % des habitants de pays émergents, contre seulement 24 % des habitants de pays développés, pensent que le féminisme a fait plus de mal que de bien.

Les distinctions entre les sexes s’estompent. Nous avons donné aux personnes interrogées une liste de 25 traits de caractère et attributs majeurs et leur avons demandé s’ils s’appliquaient plutôt aux hommes, aux femmes ou aux deux sexes de manière égale. Malgré quelques distinctions (l’ensemble des personnes interrogées sont d’accord pour dire que les hommes sont plus bricoleurs et les femmes plus bienveillantes et sensibles), nous avons observé une véritable convergence entre les sexes. Par exemple :

– 75 % des hommes et des femmes pensent que les deux sexes ont autant de valeur l’un que l’autre pour la société

– 69 % des hommes et 71 % des femmes pensent que les deux sexes sont aussi intelligents l’un que l’autre

– 64 % des hommes et 68 % des femmes pensent que les deux sexes sont aussi intellectuels l’un que l’autre

– 63 % des hommes et des femmes pensent que les deux sexes sont aussi dignes de confiance l’un que l’autre

– 61 % des personnes interrogées pensent que les deux sexes sont aussi travailleurs l’un que l’autre

– 57 % des personnes interrogées pensent que les deux sexes sont aussi créatifs/innovants l’un que l’autre

Curieusement, malgré le recul de ces distinctions, les hommes se voient comme de meilleurs patrons/leaders que les femmes (tout en adoptant des qualités traditionnellement plus féminines), alors que les femmes continuent de se distinguer sur le plan émotionnel. Qu’est-ce que cela implique pour l’avenir du leadership ? Les femmes seront-elles à la tête de ce changement dans le monde ou faudra-t-il plutôt compter sur les hommes qui adopteront des traits plus « féminins » ?

De nombreux signes laissent penser que la question du sexe des individus pourrait bien perdre en importance à l’avenir. La façon dont nous envisageons le sexe des individus commence à changer. La majorité des femmes (52 %) et 44 % des hommes interrogés sont d’accord : « Je ne crois pas en l’existence de sexes figés ; le concept est souple et chacun peut être ce qu’il pense être ». D’ailleurs, la tendance -majoritairement portée par l’occident- est au choix d’une éducation moins « genrée» : 61 % des femmes et 46 % des hommes pensent qu’il faut éduquer les enfants de façon aussi neutre que possible afin d’éviter toute restriction trop rigide liée au sexe. (À titre de comparaison, 39 % des femmes et 54 % des hommes préféreraient que les filles et les garçons soient élevés avec des vêtements, des jouets, etc. spécifiques à leur sexe).

« Plus les hommes et les femmes étudient, travaillent, et se socialisent dans les mêmes conditions, dans un monde de plus en plus façonné par la technologie, plus nous constatons -comme le montre notre sondage- à quel point bon nombre de nos qualités, intérêts et objectifs sont similaires », explique Marianne Hurstel « Et plus nous reconnaissons nos points communs, plus nous serons enclins à penser que notre sexe n’est qu’un aspect de notre identité ».

La famille avant la carrière. La famille passe en premier pour les deux sexes : pour 73 % des hommes et 72 % des femmes à travers le monde, réussir l’éducation de ses enfants est plus important que de réussir sa carrière. Néanmoins, les membres de la génération Y, qui veulent mener des carrières plus enrichissantes tout en étant des parents dévoués, sont particulièrement ambivalents : alors que seulement 29 % d’entre eux culpabilisent de laisser leurs enfants pour aller au travail, 46 % culpabilisent de ne pas avoir suffisamment de temps pour jouer avec ceux-ci. Ils parlent sûrement d’expérience en tant qu’anciens enfants…

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