22 janvier 2020

Temps de lecture : 3 min

Transition écologique : un guide pour les retardataires de la com

Alors que 2020 s’entame doucement et que les résolutions commencent déjà à flancher, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) publie son « Guide de la Communication Responsable ». Un manuel rédigé par une quarantaine de spécialistes pour accompagner tous les acteurs sur l’adaptation de la fonction communication aux enjeux de la transition écologique.

Alors que 2020 s’entame doucement et que les résolutions commencent déjà à flancher, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) publie son « Guide de la Communication Responsable ». Un manuel rédigé par une quarantaine de spécialistes pour accompagner tous les acteurs sur l’adaptation de la fonction communication aux enjeux de la transition écologique.

Petit frère du Guide de l’éco­ communication publié par l’ADEME en 2007, le « Guide de la Communication Responsable » s’adresse non seulement aux professionnels de la communication et du marketing du privé mais aussi du secteur public, non marchand ainsi qu’aux professionnels de la RSE, aux étudiants et enseignants. Une ressource utile et nécessaire, que nous ne pouvions manquer de partager.

L’urgence de surconsommation digitale en quelques chiffres

Rapide topo sur la pollution numérique, pour ne parler que d’elle, Dans le monde depuis 2007, ce sont pas moins de 10 milliards de téléphones portables, 45 millions de serveurs, 800 millions d’équipements réseaux qui ont été vendus. Rien qu’en 2018, 15 milliards d’objets connectés ont été achetés, et 46 milliards sont attendus pour 2030. Pire, en une heure, 8 à 10 milliards  de mails hors spams sont échangés et plus de 10 millions de recharges Google sont effectuées. Alors que les Français pensent posséder en moyenne 34 équipements électriques et électroniques par foyer, ils en possèdent en réalité 99, dont six ne sont pas utilisés… Pour un téléviseur pesant 11 kg, 2 500 kg de matières premières ont été mobilisées et les émissions de CO2 sont l’équivalent d’un aller-retour en avion entre Paris et Nice.  88 % des Français changent de téléphone portable alors qu’il fonctionne encore. Aussi, on trouve plus de 70 matériaux différents dans un smartphone, dont une cinquantaine de métaux, soit deux fois plus que pour un téléphone portable ancienne génération. Pour finir, seulement 15 % des téléphones sont collectés pour être recyclés. Au moins 30 millions d’appareils dorment dans des tiroirs.

Un guide pour y voir plus clair

Avec en ligne de mire un paysage économique et social en profonde mutation marqué par de nouveaux enjeux politiques, socio-économiques, sociétaux, environnementaux, technologiques ou sécuritaires brulants, la communication en prend un coup. Pour répondre à ces problématiques urgentes, les canaux de communications eux aussi sèment le trouble : explosion du digital et son lot de fake news comme de nouvelles voix, les fonctions communication doivent s’adapter et prendre la responsabilité comme motto. Non seulement connaître son marché mais aussi accompagner et impulser les changements de comportements, en ligne avec les principes du développement durable. Pour les aider, le « Guide de la communication responsable » de l’Ademe propose deux types de ressources, rassemblées en deux parties :

 Une grille de lecture des différents enjeux et de leurs impacts sur la communication : les limites d’un modèle économique linéaire basé sur une croissance illimitée, le potentiel de l’économie circulaire, le marketing responsable, la révolution numérique et la recomposition du paysage de la communication.

 Des conseils pour concevoir des messages qui abordent les enjeux de la transition écologique et de la RSE tout en évitant le greenwashing pour réduire les impacts environnementaux et sociaux des actions de communication et pour anticiper et gérer d’éventuelles crises environnementales.

La communication responsable, kézako dans la pratique ?

– Une politique de RSE (responsabilité sociétale des entreprises) prenant en compte impacts environnementaux et sociaux, gouvernance, diversité culturelle, conditions de travail, prise en compte du handicap etc.

– Une écocommunication qui vise à réduire les impacts liés à ces métiers : consommation de ressources naturelles (énergie, papier, emballages…), utilisation de produits nocifs ou dangereux (encres, solvants…), production de déchets, pollutions liées à la fabrication, aux transports et à l’usage…

– Des principes d’authenticité des messages, de transparence des processus de communication, de respect des parties prenantes ainsi que le rôle de la communication dans la promotion d’une certaine vision de la société.

Acteurs, debout ! 

Que ce soit pour eco-concevoir un événement, mieux gérer les impacts environnementaux du numérique, mobiliser les parties prenantes, dire non à l’obsolescence programmée et oui à la durabilité des produits, adopter l’économie de la fonctionnalité pour moins de biens et plus de services, utiliser la publicité pour faire évoluer les habitudes de consommation vers des modes de vie durables et j’en passe, le nouveau guide de l’Ademe passe au crible les enjeux, problèmes, solutions et politiques à adopter sans plus attendre.  Clair, net, précis, avec chiffres et explications pratiques comme théoriques à la clés, un  travail impressionnant qui ne laisse pas le choix aux acteurs du marché, si ce n’est de changer.

En bref, il est temps de se réveiller. La croissance infinie et l’accumulation de biens matériels dans un monde fini, n’est plus tenable. Porte-parole de la société de consommation, les métiers du marketing et de la communication doivent se remettre en question et s’interroger sur les impacts de leur activité et sur leur capacité d’accompagner les citoyens sur la voie d’une transition écologique nécessaire et désirable.

Par ici pour se procurer le précieux guide

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