13 juin 2018

Temps de lecture : 3 min

Un rapport annuel en… podcast

La Foncière Gecina, qui gère un patrimoine immobilier de 19,6 milliards d’euros, a choisi de diffuser une série de douze podcasts pour rendre son bilan comptable plus attrayant.

La Foncière Gecina, qui gère un patrimoine immobilier de 19,6 milliards d’euros, a choisi de diffuser une série de douze podcasts pour rendre son bilan comptable plus attrayant.

C’est un rendez-vous incontournable auquel les entreprises ne peuvent pas échapper. C’est un véritable pensum qui revient chaque année et qu’on préférerait balayer sous le tapis pour mieux l’oublier. Le rapport annuel est un passage obligé que l’on souhaiterait souvent éviter. Les sociétés anonymes (SA), les sociétés à responsabilité limitée (SARL) et autres sociétés en nom collectif (SNC) sont contraintes par la loi, après la clôture de leur exercice comptable, de publier un document afin d’informer leurs actionnaires de leurs activités au cours de l’année passée. Ce rapport doit préciser les événements marquants de l’exercice, définir la stratégie de la direction et préciser des perspectives d’avenir. Il doit également comprendre le bilan comptable de la compagnie.

Pour éviter de présenter des pages entières de tableaux remplis de chiffres, les sociétés s’évertuent chaque année à chercher des idées originales afin de rendre leur rapport annuel plus attrayant. Une charte graphique originale, des couleurs vives ou de belles photos peuvent donner un peu de « peps » à ce genre de document. Mais la plupart des bilans quittent rarement la pochette plastique dans laquelle ils ont été envoyés à leurs destinataires. Certains sont déballés pour être immédiatement ajouter à une pile de rapports similaires qu’ils ne quitteront jamais. Pour éviter de suivre ce même chemin, la Foncière Gecina a décidé de faire un double pari cette année en publiant son rapport au format A5 et en le déclinant en podcasts.

Un rapport annuel de la taille d’un livre

Cette société d’investissement cotée sur Euronext Paris, qui gère un patrimoine immobilier de 19,6 milliards d’euros situé à près de 93% en Ile-de-France, a suivi une idée toute simple. « Nous sommes partis du constat, avec notre agence Havas Paris, que nous voulions publier un rapport agréable et pas rébarbatif afin qu’il soit lu », résume Julien Landfried, le nouveau directeur de la communication et des affaires publiques de Gecina « Même si nous sommes une marque avant tout B to B, nous avons fait deux choix radicaux. Le premier est d’avoir publié notre rapport sous un format A5 comme un livre. Il est ainsi plus facile à lire. On peut même le glisser dans un sac à main ».

Adapté au mode de lecture urbain, ce document propose deux cahiers « Pile & Face ». Le premier, plus « corporate » est organisé en chapitres (Lieux de vie, Centralité, Demain, Ensemble, Client(s), Transformation) et il est doté d’une éditorialisation forte avec des messages clés et une titraille ressemblant à celle que l’on peut trouver dans la presse grand public. Le second cahier est purement fictionnel puisqu’il comprend un recueil de six petites nouvelles. Un troisième petit volume tout rouge, « Gecina côté chiffres », offre le complément indispensable pour consulter les chiffres clés du groupe.

La force de la voix

Si le format du « (Grand) Paris Pile & Face » est déjà très original, la foncière est allée encore plus loin en mettant en ligne sur la Toile une série de douze podcasts qui se partagent équitablement entre fiction et réalité. Coté réalité (6 épisodes de 3 minutes), les collaborateurs de Gecina racontent la manière dont ils conçoivent les espaces de bureaux ou de logements et ils expliquent la stratégie de leur stratégie. « On trouve parmi ces intervenants des membres du comité de direction, un gardien d’immeuble, des cadres mais aussi de jeunes talents », souligne Julien Landfried. Coté fiction (6 épisodes de 3 minutes), Lydia, Thomas, Samia et quelques autres deviennent les personnages de courtes nouvelles littéraires lues par la comédienne Lila Tamazit, en lien avec ces mêmes thématiques. Le choix du podcast n’est pas innocent.

« Je trouve que la voix porte mieux le message que la vidéo car elle permet de créer un rapport de proximité avec l’auditeur et d’introduire une certaine authenticité », ajoute Julien Landfried « Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si les ventes de livres audio explosent depuis quelque temps ». Ce format plutôt nouveau pour un rapport annuel pourrait toutefois mettre du temps à rencontrer un véritable succès populaire. « Il va falloir patienter quelques semaines pour avoir un véritable retour d’expérience sur nos podcasts », prévoit le directeur de la communication de Gecina « Je ne m’attends pas à avoir des milliers de personnes qui les écoutent. Cela serait déjà pas mal de rassembler 2000 à 3000 auditeurs mais si ces enregistrements permettent de convaincre cinq diplômés de grandes écoles de nous rejoindre, j’aurai déjà rempli mon objectif… ». Un pari que Gecina n’est pas seule à faire car déjà le Groupe BPCE -toujours avec l’agence, Havas Paris- avait innové lors de son rapport annuel 2017 en le déclinant sous la forme d’une nouvelle littéraire autant divertissante et glamour qu’instructive. Une exercice réussi le sortant ainsi résolument d’une lecture réservée aux seuls initiés du reporting.

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