27 janvier 2020

Temps de lecture : 3 min

Ouverture des données : regagner la confiance des citoyens

Afin de regagner la confiance des citoyens vis-à-vis de l’administration, les collectivités sont de plus en plus nombreuses à engager une démarche d’ouverture des données. Pour créer un véritable lien entre les citoyens et les décideurs publiques, le partage de l’information n’est plus un simple choix et s’avère indispensable.

Afin de regagner la confiance des citoyens vis-à-vis de l’administration, les collectivités sont de plus en plus nombreuses à engager une démarche d’ouverture des données. Pour créer un véritable lien entre les citoyens et les décideurs publiques, le partage de l’information n’est plus un simple choix et s’avère indispensable.

Une plus grande transparence du pouvoir public

Face à une défiance accrue des citoyens vis-à-vis du pouvoir public, rendre des comptes est désormais une priorité. Avec des compétences de plus en plus élargies, les sujets qui appartiennent aux collectivités sont très vastes et les usagers ont de nombreuses attentes : transition écologique, le mieux manger, etc. Les citoyens ne se contentent plus de beaux discours, mais exigent des preuves. Ainsi, pour avoir un impact et redonner confiance, il est indispensable de fournir aux administrés des informations claires, interactives et compréhensibles. Pour y parvenir, le partage de données apparaît être un véritable levier. Communiquer des données oui, mais intelligemment. Il ne suffit pas de mettre en ligne des informations brutes sur un site web. Partager l’agenda culturel, le fonctionnement des encombrants ou le circuit de ramassages des ordures sur le site de la ville n’a pas de grand intérêt, car il est très difficile de les contextualiser. En ouvrant plus largement ses données, d’autres acteurs pourront les utiliser afin d’optimiser les services proposés aux citoyens. C’est ce qu’a fait la métropole d’Angers, qui a été parmi les premières collectivités à se lancer dans une politique d’ouverture en France. En partageant ses données sur les infrastructures de travaux et de réseaux d’eau par exemple, l’acteur de travaux publics a ainsi pu optimiser la préparation de ses chantiers. La ville d’Angers a opté pour un partage d’information de qualité, mise à jour régulièrement plutôt que de noyer sa communication avec un océan de données inexploitables.

Se réapproprier la connaissance de son propre territoire

Les élus et les décideurs au contact de la population sont parfois démunis en termes d’information. Ces derniers évoluent dans un mode complexe avec des exigences fortes et de grands enjeux. Dans ce contexte, mener une politique d’ouverture de l’information bénéficie énormément aux agents. En effet, ce sont les premiers consommateurs des données partagées, car ils peuvent aller chercher de l’information de qualité facilement pour s’organiser de façon efficace. Par exemple lorsqu’une ville partage ses données de trafic, elles ne vont pas simplement concerner la voirie, mais permettront à la ville de mieux comprendre le comportement de ses administrés, analyser les problématiques auxquelles ils font face afin non seulement d’apporter des améliorations, mais également d’adapter la communication avec les bons messages grâce à des données étayées. La communication n’a pas qu’un objectif institutionnel, elle permet en outre à la ville de se réapproprier la connaissance de son territoire. La ville est à même de mieux communiquer sur sa politique publique tout en mettant à disposition d’autres acteurs une information riche pour construire des services correspondants aux réelles attentes des citoyens.

Un nouveau souffle démocratique

Alors que la ville doit travailler son attractivité économique, et rassurer les citoyens au travers d’actions tangibles, la donnée permet de comprendre de façon rationnelle les problématiques et d’être dans une dynamique d’animation permanente de la communication publique locale. La communication ne consiste pas à dire que tout va bien, elle s’entretient sur le long terme pour montrer l’avancement des réalisations et engagements pris au début d’un mandat. Il ne s’agit plus simplement de diffuser des messages, mais d’être prêt à s’ouvrir à des feed-back, être challengé par des acteurs extérieurs afin de faire bouger les lignes et engager le débat. Cela ne résout pas toujours les problèmes et les questionnements, mais cette démarche force la discussion et ancre une vraie dynamique et une culture de partage de l’information. C’est d’ailleurs ce qu’a constaté Antoine Decourt, chargé de projet Opendata à la Métropole d’Angers : « Notre politique d’ouverture de données nous a permis de tisser un lien durable avec la population tout en faisant de la donnée une véritable ressource de l’action citoyenne ». Les données ne sont finalement qu’un outil permettant de s’assurer que le système repose sur un socle démocratique et pas sur une logique de marketing publique.

Moderniser la communication publique

Il ne sert à rien d’attendre des retours sur investissement à court terme d’une politique d’ouverture de données. L’intérêt de cette démarche est de mettre en exergue les problématiques des usagers, gérer les crises, créer du lien grâce à une information simple et lisible. Le partage de l’information est primordial pour moderniser la communication publique, comprendre les attentes des administrés et diffuser des messages impactants. Le fonctionnement démocratique ne peut être légitimé que par la confiance, la transparence et l’évaluation des actions. Pour remplir ce contrat démocratique, les données sont une matière première inépuisable.

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