17 avril 2017

Temps de lecture : 5 min

Super Football Club : l’application entraînée par des publicitaires

Avec son application Super Football Club, l’agence Rosbeef ! a mis au point un projet sur la durée qui est en passe de séduire l’international. Une application qui a vocation à se décliner pour d’autres disciplines et qui pourrait faire figure de cas d’école.

Avec son application Super Football Club, l’agence Rosbeef ! a mis au point un projet sur la durée qui est en passe de séduire l’international. Une application qui a vocation à se décliner pour d’autres disciplines et qui pourrait faire figure de cas d’école.

Emotion, passion, déraison… Discipline à part, le football anime (et torture) des millions de personnes dans le monde, et son pouvoir d’attractivité est inépuisable. Une aubaine pour les marques qui ont l’occasion, pendant 90 minutes et bien plus encore, de jouer à fond la carte de l’expérience ou encore de la mémorisation. Ce filon, l’agence Rosbeef! a décidé de l’exploiter, il y a deux ans, avec le lancement de l’application Super Football Club. Le principe ? Répertorier les meilleurs lieux pour regarder un match : dans les bars, les lieux publics ou chez un particulier…. « Début 2015, et avec l’Euro en France en ligne de mire, j’ai proposé à Rosbeef! un projet de plate-forme, auquel je pensais depuis un moment. Car si à l’ère de la recommandation, ton téléphone te dit où manger le meilleur Bo Bun dans le 14ème arrondissement, il ne te prévient pas quand il y a un match à venir. Et si tu ne vas pas au stade, on ne te donne pas non plus d’autres alternatives pour regarder la rencontre. Or, c’est intéressant de se dire que l’on a envie d’être accompagné pour partager ce moment dans les meilleures conditions avec un grand écran, un son de qualité, des rencontres avec d’autres supporters… De plus, beaucoup de domaines comme le voyage ou les rencontres amoureuses ont été saisis par les acteurs du domaine collaboratif, mais pas le football », rembobine Lucas Varone, Chief Football Officer au sein de Rosbeef!.

Véritable département dédié à l’expertise football, la plate-forme permet à l’agence de se placer comme un spécialiste en la matière et offre une belle vitrine aux annonceurs. Une démarche gagnant-gagnant en adéquation avec l’histoire de l’enseigne publicitaire : « Elle devient un produit d’appel pour les marques grâce à Rosbeef! qui joue les intermédiaires et le rôle de conseil. On s’occupe actuellement du community management de Sony mobile les soirs de League des Champions et on a travaillé avec Coca-Cola et Heineken pendant l’Euro 2016. L’agence s’est toujours considérée comme une start-up de l’industrie créative et le football fait partie de nos gènes », déclare Lucas Varone. Si quatre personnes gèrent au quotidien le SFC, d’autres peuvent être amenées à contribuer au projet et ainsi offrir autonomie, agilité, expérience digitale et émulation. Une initiative qui s’inscrit dans le long terme et qui correspond bien aux besoins des agences de sortir de leur pré-carré et d’explorer différentes manières pour mettre en avant leurs expertises et réflexions. Havas Media Group France a déjà tenté le coup avec Havas 18/35 et son canapé connecté Marty. Même si cela était un coup de com, il y avait de l’idée. On peut aussi parler de Terrace and sun proposée par l’agence Buzzman. Une app qui indiquait à quel moment les terrasses sont au soleil. Intelligent mais qui n’a pas su perdurer sous le sceau de l’agence.

Disrupter l’agence

Quant à Super Football Club, lancée en partenariat avec So Foot, elle a rapidement trouvé un écho médiatique et le nombre d’inscrits culmine aujourd’hui à 25 000. Les raisons de ce succès ? « Le football est un « ice breaker » et permet d’engager facilement la discussion », souligne Lucas Varone. Surtout, finie la frustration de ne pas pouvoir se rendre au stade et où que vous soyez, vous pouvez suivre votre  » 11 fétiche  » dans plus de 700 bars. « Et ça marche même en plein désert », s’amuse le site de l’application en ligne depuis la fin de l’année 2016.

Surtout, l’actualité footbalistique est une mine d’or en matière de contenu et des matchs, il y en a toute l’année ou presque. Une aubaine pour les marques qui veulent s’investir dans certains événements, revisiter les notions d’entertainement, contextualiser un message et toucher une cible branchée pour laquelle le football est aussi un art de vivre : « Lors de l’Euro, on avait invité une vingtaine de nos abonnés à venir assister à la rencontre Angleterre/Islande dans les locaux de So Foot. Deliveroo s’occupait de livrer des pizzas, Heineken la boisson. Sans avoir rien demandé, ces deux marques se sont retrouvées sur des posts Instagram car nos invités étaient ravis, ils se sentaient privilégiés. Si la présence des marques est une chose, on a également la volonté de créer du lien avec les communautés, comme on avait pu le faire pour la finale de la CAN au point éphémère à Paris. Les personnes qui venaient chasser le spleen du dimanche soir côtoyaient les supporters du Cameroun autour de plats traditionnels », précise Lucas Varone. Pour la coupe du monde 2018, le SFC compte bien multiplier les expériences singulières. Plus que d’assister à une confrontation entre deux équipes, c’est l’avant et l’après qui sont revisités avec comme décor des boîtes de nuit, des salles de concert ou des espaces de co-working.

Potentiel pour les marques

Si les réseaux sociaux ont permis d’ouvrir comme jamais les coulisses du football professionnel, le monde amateur pourrait lui aussi bénéficier d’une telle couverture. Avec le hashtag #sundayleague (football du dimanche), on (re)découvre un univers du ballon rond à des années lumières du monde pro. Les stades sont pittoresques, la technique de certains joueurs est douteuse mais comble du comble, certaines actions sont dignes du Barça. Un football rafraîchissant que l’on a envie de voir plus souvent. Pour Lucas Varone, il n’est pas impossible que le SFC répertorie un jour tous ces matchs amateurs, d’autant que la Fédération Française de Football accompagne le projet, depuis les premiers jours. Un gros travail de référencement qui permettrait d’accéder à des rencontres de toutes divisions.

Et les marques, notamment automobiles, pourraient y trouver un intérêt. Hyundai France et Canal+ ont ainsi lancé il y a quelques mois « Les Héros du Football », une opération visant à faire découvrir des portraits de bénévoles qui investissent de leur temps pour transmettre leur passion, aux plus jeunes, notamment. La chaîne cryptée est d’ailleurs partenaire du SFC depuis quelques semaines. Renault, dans sa dernière campagne pour son véhicule électrique #ZOECityBreak, appelait les internautes à sortir de chez eux et à explorer les environs. Avec le football et ses centaines de matchs tous les week-ends, il y a forcément de belles histoires à raconter.

A la conquête des stades ?

Pour continuer son développement, le SFC a également prévu un développement de son modèle à l’étranger : « On discute avec une agence locale pour dupliquer totalement la plate-forme en Irlande, en marque blanche pour une marque de bière. On va avoir le même service utile, mais il sera brandé par une marque. C’est aussi le cas en Espagne », dévoile Lucas Varone.

Mais alors, les autres sports sont-ils condamnés à vivre dans l’ombre d’une discipline qui vampirise l’attention ? Pour Lucas Varone, il y a de la place pour tout le monde : « Si demain BNP Paris veut faire le Super Tennis Club, nous on est prêts. On a déjà des algorithmes qui nous permettent d’optimiser la programmation des événements et surtout, des établissements partenaires, la crème de la crème des « sports bars », qui sont susceptibles de diffuser du tennis. Ils sont aujourd’hui plus d’un millier. Idem pour le rugby. Les communautés sont moins importantes mais plus concentrées. Un terreau favorable ». A suivre…

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