21 octobre 2018

Temps de lecture : 3 min

Êtes vous « data literate » ?

Une étude de Qlik montre que la majorité du grand public est toujours « datanalphabète ». La faute à qui ? Aux établissements de formation. Mais la France n’est pas trop en retard dans ce domaine…

Une étude de Qlik montre que la majorité du grand public est toujours « datanalphabète ». La faute à qui ? Aux établissements de formation. Mais la France n’est pas trop en retard dans ce domaine…

La volonté est là, l’expertise également mais le plus gros reste encore à faire… Les datas sont sur toutes les lèvres. La collecte, le traitement et l’analyse des données figurent parmi les principales priorités des entreprises. Mais il y a parfois loin de la coupe aux lèvres.

Une étude de la plateforme analytique Qlik montre qu’à peine 21% de la jeune génération est « data literate » ce qui signifie que les écoles et universités ne parviennent pas à armer les étudiants avec les compétences nécessaires pour faciliter leur entrée sur le marché du travail. Ce chiffre très bas ne s’explique pas en raison d’un manque d’enseignants. Bien au contraire. « Il existe sur le marché beaucoup de professeurs qui ont les connaissances pour enseigner les datas à leurs étudiants mais il faut avant cela que les mentalités et les programmes de formation évoluent dans les établissements d’enseignement afin de permettre la mise en place de ces cours », constate Jordan Morrow, le responsable du département « Data Literacy » chez Qlik.

Trop d’entreprises freinent des quatre fers

Le problème est le même dans les entreprises. 63% des employés français souhaitent ainsi investir plus de temps et d’énergie afin d’améliorer leurs compétences en analyse de données mais seulement 24 % des sociétés autorisent leurs employés à exploiter ces datas. Trois raisons expliquent ce fossé. « Beaucoup d’entreprises s’inquiètent tout d’abord des conséquences liées à l’utilisation des données  », juge Jordan Morrow « De nombreux dirigeants ont peur des chiffres. Et même si les datas sont aujourd’hui partout présents dans notre quotidien, de nombreuses personnes ne savent pas les analyser. Les données ont, en outre, historiquement toujours été contrôlées par les directeurs des compagnies et certains ne voient pas d’un bon œil que ces informations soient partagées avec l’ensemble de leurs collaborateurs car ils ont l’impression de perdre une partie de leurs pouvoirs ».

De tels tabous pourraient tomber si les formateurs faisaient mieux leur travail. Mais les méthodes actuelles en matière d’éducation et de formation professionnelle sont aujourd’hui complètement dépassées ce qui risque de compromettre, à terme, la croissance de 155 milliards d’euros promise par les technologies intelligentes en France, selon une étude d’Accenture.

Beaucoup reste à faire

« Les approches pédagogiques actuelles ne sont plus adaptées au monde d’aujourd’hui, et encore moins à celui de demain », juge Laurence Morvan, directrice de cabinet du PDG d’Accenture «  Les recherches menées en neurosciences et en sciences du comportement nous montrent qu’il existe de meilleures façons d’apprendre La plupart des compétences qui seront clé sur le lieu de travail de demain s’acquerront en premier lieu par la pratique et l’expérience concrète. Il faut revoir en profondeur les approches en matière de développement des compétences, en mettant l’apprentissage expérientiel au cœur de la pédagogie. ».

Le cabinet de conseil estime ainsi qu’il est nécessaire d’accélérer l’apprentissage expérientiel. Les écoles devraient accélérer la mise en place de projets et d’activités pédagogiques par équipes. La réalité virtuelle et l’intelligence artificielle (IA) peuvent également rendre l’apprentissage plus immersif, plus motivant et plus personnalisé. Les étudiants doivent en outre être encouragés à développer leur champ de compétences et non pas à obtenir un certain nombre de crédits pour décrocher leurs diplômes. Des formations plus modulables et flexibles doivent enfin être proposées à ce qu’Accenture appelle les « apprenants vulnérables », soit les travailleurs plus âgés, les personnes peu éduquées et les employés de petites entreprises.

La France bien placée

Si l’immense majorité des jeunes ne sont toujours pas « data literate », les Français ne sont pas en queue de peloton dans ce domaine. Bien au contraire. « L’Europe est plus en avance que la plupart des autres régions », souligne Jordan Morrow « La France mais aussi l’Allemagne et le Royaume-Uni s’adaptent bien plus rapidement que les Etats-Unis notamment à l’essor des datas. L’Asie est aussi à la traîne, à l’exception de Singapour ». A bon entendeur…

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