9 octobre 2013

Temps de lecture : 2 min

« Faire le mur »… mais pas celui des cons !

L’« Expérience n°5 » de La Vitrine am, retrace l’entrelacs récurent entre art, architecture et marques. Cette exposition, librement conçue par Sally Bonn est étayée de débats autour de l’art et du foncier. C’est aussi une étape VIP de la Fiac 2013.

 La rentrée bat son plein ! Et déjà, La Vitrine am nous propose de« Faire le mur » du 11 octobre au 8 novembre. Oui, mais pas n’importe lequel ! Toujours sous l’angle d’une expérience partagée par l’art et les marques, cette 5ème exposition se focalise sur les passerelles établies avec l’architecture, et nous invite à dépasser les bornes.

Un débat dans l’air du temps

Mettre en lumière cette nouvelle facette de plus en plus insistante de la relation marque/art, est un impératif comme l’explique Pascale Cayla d’Art en direct, agence spécialisée dans la communication par l’art contemporain et propriétaire du lieu (*) : « Depuis quelques années, les cabinets d’architectes, les entreprises du bâtiment, ou les foncières s’impliquent dans la création contemporaine et lui apportent leur soutien. Et ces collaborations récurrentes entre le secteur du foncier (tant au niveau de la conception, de la construction ou de la commercialisation) et le monde de l’art ont des expressions très variées allant du mécénat, à la valorisation du patrimoine immobilier, en passant par la commande d’œuvres monumentales, ou l’organisation d’expositions ouvertes au grand public ».

D’ailleurs, cette « archi trend », est tellement dans l’air du temps, qu’elle n’est pas le seul apanage du secteur immobilier. Elle inspire aussi la mode, comme en témoigne la dernière collection de Chinti and Parker. Cette marque de vêtements londonienne a, en effet, travaillé avec Patternity, spécialisé dans la création de motifs, pour sortir des pulls, en noir et blanc, au design issu, purement et simplement, des façades d’immeubles.

Un parcours qui recule le premier rôle de clôture du mur

Aux commandes de « Faire le mur » : Sally Bonn (**). Cette spécialiste de la philosophie de l’art et de l’esthétique a choisi dix artistes aux modes d’expression et aux univers variés (***). Au programme, trois objectifs : d’une part, décloisonner les catégories artistiques, d’autre part, dépourvoir la surface murale de son statut de clôture pour devenir un soutien d’appui, une source d’inspiration et un territoire d’expression. Enfin, montrer comment tous s’interrogent sur ce rapport entre art et architecture, et leurs différentes fonctions ou interprétations du mur.

« Le mur est un espace élargi, il pose les questions de la lumière, du cadre, des limites, de la décoration, de la texture, du dehors/dedans, du visible, de la lutte, de l’échappée, de l’autre côté et donc de l’imaginaire…», raconte-t-elle. Et justement parce qu’il est question d’invention et de dépassement des limites du réel : « « Faire le mur » est une manière de déjouer le construit » et de réunir ou de confronter l’action de l’architecte et le geste de l’artiste ». Et comme promis, tout est revisité : matières, normes architecturales, paysage et fonction du mur à l’état brut… Résultat, ce parcours aiguillonne. De plus, il est complété par des débats menés par des spécialistes sur l’art et le foncier. L’occasion d’aborder des questions comme celles des réalisations exemplaires, des enjeux ou de l’évolution de ces partenariats.

Les œuvres de « Faire le mur » vont décidément donner à voir et à entendre…

Florence Berthier

(*) Ouvert à tous, cet espace non commercial permet aux marques de se montrer autrement et de débattre. Ses dernières « expériences » : Per Bar clay, Les copains d’abord, Bernardaud à 150 ans, Marque contre marque.
(**) Docteur en esthétique, elle est professeur de philosophie de l’art à Paris 1 Panthéon Sorbonne et à l’école supérieure d’Art de Lorraine, où elle co-dirige le centre de recherche I.D.E. et la revue Le Salon de l’ESAL.
(***) Arthur Aillaud, Joan Ayrton, Leïla Brett, tJean-Jacques Dumont, Vincent Ganivet, Anne-Valérie Gasc, Élodie Huet, Christian Jaccard, Piotr Klemensiewicz, Rero

  

 

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