10 avril 2020

Temps de lecture : 5 min

Coronavirus Vs le reste du monde

Depuis maintenant plusieurs semaines, dans notre quotidien bouleversé, on voit naître des offres et des comportements nouveaux : souvent des solutions sont trouvées, parfois des activités stoppées, mais quoi qu’il en soit, il faut s’adapter. Et vite. Les citoyens partout dans le monde, salariés, enseignants, industriels, journalistes et bien d’autres, redoublent de créativité pour poursuivre leur activité mais de façon responsable.

Depuis maintenant plusieurs semaines, dans notre quotidien bouleversé, on voit naître des offres et des comportements nouveaux : souvent des solutions sont trouvées, parfois des activités stoppées, mais quoi qu’il en soit, il faut s’adapter. Et vite. Les citoyens partout dans le monde, salariés, enseignants, industriels, journalistes et bien d’autres, redoublent de créativité pour poursuivre leur activité mais de façon responsable.

Les marques ne sont évidemment pas en reste pour continuer à s’adresser à leur audience malgré le contexte : tour d’horizon des initiatives qui ont retenu notre attention.

#StayHome : le nouveau Just Do It.

Dans cette période confuse, inattendue, imprévisible les agences et leurs marques s’organisent. Les grands annonceurs internationaux ont dû gérer cette crise sans précédent. Avec leur force de frappe, ils ont pris des décisions fortes et ont pour beaucoup contribué, à leur manière, à la lutte contre le Coronavirus. Burger King, the Home of the Whopper, redesigne sa devanture pour nous implorer de juste « Stay Home ». Uber Jump a stoppé son service quand Uber Eats s’est adapté en proposant l’option “À laisser devant la porte” pour une livraison sans contact. Nike, de son côté, a fermé ses magasins en Amérique du Nord, Europe, Nouvelle-Zélande et Australie pour endiguer la propagation du virus. Et comme beaucoup d’autres groupes internationaux, la marque s’érige en fervent défenseur de la communauté en promettant notamment un don de 15 millions de dollars répartis entre plusieurs organisations à travers le monde pour lutter contre le Coronavirus et se fend d’un film You can’t stop us.

Apple, “la plus grande start up du monde” comme la présentait Steve Jobs, choisit la carte de la prévention en alertant et informant ses utilisateurs sur l’ensemble de ses applications (Apple TV, Apple Music & Itunes Store) face au danger du Covid-19 et des consignes d’hygiène à respecter. La firme à la pomme participe également à la lutte avec le don de 2 millions de masques sanitaires. Les marques et leur influence dans le monde deviennent aussi le fer de lance de la lutte face au Coronavirus. Plus localement, Frichti livre des repas à nos héros du quotidien avec plus de 6000 repas offerts aux aides soignants en seulement 3 jours.

L’art aussi a son mot à dire

La parole universelle de l’Art a aussi son mot à dire ! Casa Amarela, une association culturelle brésilienne fondée après l’impressionant projet de JR “Women are Heroes” en 2008, lance un appel aux dons pour venir en aide aux populations des favelas, le plus souvent démunies et ignorées du gouvernement brésilien.

En complément de ces combats, les entreprises françaises luttent aussi avec leurs armes pour éviter la propagation d’un mal invisible. Le télétravail est devenu légion pour beaucoup afin de maintenir une activité, certes ralentie mais vitale. La population s’adapte également, on respecte le confinement, on fait des provisions en conséquence… Dans cette période de confusion, le papier toilette s’arrache comme la dernière des denrées rares quand la bière Corona voit, elle, son image souffrir pour un malheureux patronyme (la popularité de la marque étant passée aux Etats-Unis de 80% fin 2019 à 50% en février). Durant cette période, comme le révèle une enquête du Baromètre de confiance Edelman 2020, une majorité des salariés français attendent alors des entreprises qu’elles servent la société et prouvent leur utilité sociale. Car le coronavirus, drame humanitaire avant tout, va, il en est certain, influencer drastiquement notre économie future. Avec cette question en tête : sommes-nous prêts au pire ?

Corona, je t’aime moi non plus

Il n’aura pas fallu attendre le Coronavirus pour réaliser que le fantasme de la fin du monde a toujours été diablement vendeur. On ne compte plus les films et séries TV qui nous ont préparé à un monde post-apocalyptique sexy et classe où l’on se promène à dos de cheval et où les règlements de compte ne se font plus sur Twitter mais à coups de battes de baseball.Comme un signe, Netflix lançait sa série documentaire Pandémie le 22 janvier quand le virus n’était pas encore sur toutes les unes. On n’aurait pas pu faire mieux comme stratégie de communication !

L’industrie du jeu vidéo aussi profite de ce moment.

Elle n’en est pas à son premier coup d’essai bien sûr. Depuis toujours, la fin du monde plaît, attire et donne presque envie. Le blockbuster The Last of Us (sortis en 2013) dont l’action se déroule dans un univers post-apocalyptique après une pandémie provoquée par un champignon appelé le cordyceps en est le parfait exemple (et le second épisode attendu pour mai 2020 risque de battre tous les records).

Aujourd’hui, le jeu vidéo représente un marché de masse. Aux Royaume-Uni, il représente plus de la moitié du marché britannique du divertissement. Et comme le cinéma, le jeu vidéo a ses cérémonies et récompenses. C’est d’ailleurs au cours de l’une d’elle, la cérémonie des Pégases, qui récompense les jeux vidéo made in France qu’un jeu a raflé la majorité des prix, “A Plague Tale : Innocence” avec 6 récompenses dont celle du Meilleur Jeu Vidéo et de l’Excellence Visuelle. Comme son nom l’indique “A Plague Tale : Innocence” retrace quoi ? L’histoire d’Amicia et son jeune frère Hugo qui tentent de fuir l’inquisition dans un Royaume de France ravagé par …la peste. Tout un programme.

Quand au jeu mobile Plague Inc., il voit aujourd’hui son nombre de téléchargement grimper en flèche avec plus de 200 millions d’installations. Comme si simuler la fin du monde nous aidait à mieux la préparer. Une fin du monde, fortement attirante si ce n’est d’un point de vue humain, au moins d’un point de vue marketing. Le Coronavirus a, bien malgré lui, contribué également à l’essor de certains secteurs et marques. Les géants d’Internet se présentent comme les grands “gagnants” des mesures de confinement. Les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) pourraient même tirer leur épingle du jeu en renforçant leurs activités respectives. Amazon a, par exemple, annoncé vouloir recruter 100 000 personnes aux Etats-Unis pour faire face au bond du nombre de commandes. De nouveaux acteurs sortent également du lot avec en première ligne les applications de visioconférence qui connaissent une croissance d’utilisation de près de 300% aux Etats-Unis. C’est le cas de l’application Zoom, devenue incontournable en cette période de confinement et qui fait le bonheur de Jimmy Fallon dans son Tonight Show dont les interviews se font maintenant entièrement en visio.

Et après on fait quoi ?

Durant ces semaines de confinement, Internet s’est ainsi révélé une force unificatrice et un outil salvateur pour l’ensemble de la population. Depuis le début du confinement, le trafic Internet mondial a connu une croissance sans précédent avec un pic de 20 à 40% dans les régions touchées par le virus au cours des dernières semaines (quand sur une année la croissance est généralement de l’ordre de 30 à 45%). Il reste, dans cette période, le seul outil d’interaction humaine et de lutte contre l’isolement des malades notamment, comme le prouve le centre hospitalier Victor-Dupouy à Argenteuil qui récolte des tablettes 4G pour en faire profiter les patients en soin afin qu’ils puissent garder contact avec leurs proches. On découvre aussi que la bande passante est une ressource précieuse et limitée, ce qui a d’ailleurs conduit le streaming de contenu vidéo à passer à 720p sur tous les services de contenu, comme ceux de Netflix, Apple TV, YouTube et d’autres fournisseurs.

Starlink et ses 12 000 petits satellites

Elon Musk, l’entrepreneur milliardaire, avait bien compris cela et avait déjà anticipé la question avec son projet fou Starlink, une « constellation » d’environ 12 000 petits satellites (dont le lancement se fera courant 2020), qui fournira une connexion à moindre coût aux 4,3 milliards de personnes jugées encore dépourvues d’internet, selon les statistiques d’une étude des Nations-Unies.

Qu’en sera-t-il de l’ère post-coronavirus ?

Responsabilité, engagement, lien social, solidarité, mais aussi organisation et méthode : la période est propice aux questionnements en tous genres au sein des entreprises et des agences et la mutation de notre quotidien va probablement s’accélérer. Reste à savoir si nous allons en tirer des leçons superficielles ou si cette crise servira réellement de détonateur du changement du comportement des citoyens et des marques. À suivre.

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