3 avril 2013

Temps de lecture : 3 min

L’invasion Google

Moteur de recherche en quasi-monopole, Google poursuit sa course à la diversification de son offre centrée au départ sur sa mission : « organiser l’information à l’échelle mondiale et la rendre universellement accessible et utile », aux dires de son ex-PDG Eric Schmitt.

Au travers de son moteur de recherche, de sa messagerie Gmail, en passant par la mise en place de services de cartographie de référence (Google Maps et Google Earth), de Google Documents (Google Analytics) ou encore le réseau G+, Google offre une large palette de services gratuits. Il semble cependant que la marque s’oriente depuis quelques temps vers un nouveau modèle économique axé produits technologiques. La Toile s’affole déjà sur ses nouveautés : Google Glass, baskets connectées, kiosque à journaux numériques…

Son objectif est simple : gagner en légitimité sur la vente de devices en s’imposant comme un acteur incontournable. Déjà partie intégrante des plus grandes entreprises d’internet, Google reste cependant assimilée à une entreprise de software, et lorsque que le groupe lance des produits technologiques, la concurrence s’avère très rude. Apple, qui malgré une perte de part de marché en 2012, reste un concurrent de poids : 93% de part de marché sur les tablettes, second plus gros vendeurs de Smartphones derrière Samsung avec 16,9% de parts de marché, et love brand internationale mobilisant ses internautes, journalistes et trend setters.

Aujourd’hui, le géant à surveiller de près est bien Samsung, qui avec son nouveau Galaxy S4, surclasse l’Iphone sur la plupart des caractéristiques techniques et pourrait l’obliger à rapidement revoir sa stratégie. Il est donc à prévoir que l’un des principaux partenaires de Google pourrait dans un avenir proche, en devenir son plus dangereux rival.

Face à cette concurrence, Google arrive depuis le début de l’année à faire parler de lui. Une stratégie efficace : occuper le terrain en orchestrant le bruit médiatique sur internet. Tout d’abord faire rêver la Toile au travers du lancement de ses Google Glass, mais aussi des fuites contrôlées sur des produits innovants comme le Google Play News, un kiosque à journaux numériques, ou encore ses baskets connectées dans la continuité du « wearable computing », technologie embarquée jusque dans nos vêtements présentée au sein du projet artistique « Art, Copy, Code » du groupe. Des baskets futuristes qui seront dotées d’un accéléromètre, d’un gyroscope, d’un haut-parleur ou encore du Bluetooth, afin de produire des données dictées à voix haute.

En appui, le groupe organise un plan media ambitieux, notamment pour son moteur Google Chrome présenté dans un spot TV lancé sur toutes des grandes chaînes nationales comme TF1 ou M6 mettant en scène la chanteuse Irma et son succès par la toile.
Cette stratégie d’invasion du web et des news ressemble fortement à celle d’Apple avec pour spécificité une réelle accélération du rythme de prise de parole : chaque semaine de nouveaux sujets sont lancés, et cela même s’ils restent de la prospective. Bon point pour Google car cette stratégie semble fonctionner. Début mars, son action a atteint le sommet historique de 838$ : preuve que les marchés et les investisseurs font confiance en son hyperactivité médiatique et en son dynamisme bien communiqué… L’action Apple, elle, a déjà perdu 40% de sa valeur depuis septembre dernier. Une faille pour Google ? Pour rester dans la course à l’innovation, il semble même qu’Apple prenne peu à peu le rythme imposé par Google en maîtrisant des fuites sur plusieurs produits simultanément aux dires des rumeurs sur son iwtach et son itv…

Du côté des consommateurs, cette invasion médiatique attise évidemment notre curiosité. Google s’installe progressivement sur le terrain du High Tech et s’offre l’image d’une marque dynamique et en bonne santé financière, mais aussi une marque tendance et intelligente, active sur les réseaux et finalement, appréciée pour ses efforts à répondre aux besoins des consommateurs par ses innovations.

Mais cette stratégie d’occupation du terrain médiatique a ses côtés pervers. Tout d’abord une certaine confusion tend à s’installer face aux nombres d’annonces de nouveaux produits au lancement réel ou fictif. La Toile s’emballe, les médias spéculent, le consommateur doute, surtout que l’association entre les noms de marques et leurs innovations n’est pas toujours évidente… Le consommateur/fan évolue aussi, en devenant toujours plus exigeant, souhaitant un réel enrichissement de contenu et de praticité et pas seulement une nouvelle manière d’utiliser les fonctionnalités d’un Smartphone. Mieux, il devient aussi connaisseur et critique de cette stratégie et des « révolutions » qu’Apple et Google promettent plus ou moins. Enjeu de taille pour ces deux géants, car susciter le désir par l’attente et le bouche à oreille ne doit pas en faire des marques perçues comme mythomanes.

L’équipe du Connexion Planning de l’agence Australie

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