Je reviens te chercher

Je ne sais pas vous, mais c’est fou depuis quelques jours, comme je suis, moi, Isabelle, aimée, adorée, désirée, adulée… Honnêtement, cela ne m’était jamais autant arrivé.

Depuis que l’on connait la date des premières mesures de déconfinement et de réouverture de certains lieux publics fixée au 19 mai, je suis en effet inondée de mails :

« L‘heure des retrouvailles approche », me promet le Théâtre des Champs Elysées
« Ma terrasse est prête à vous recevoir », m’assure ce restaurant situé dans le Triangle d’or
« Nous sommes prêts et n’attendons plus que vous », me jure cet hôtel cannois que j’avais fréquenté lors d’un festival
« Nous avons hâte de vous retrouver ! », m’écrivent Les musées de la Ville de Paris
« C’est officiel, Isabelle. Des milliers de restaurants sont déjà réservables sur TheFork », m’écrit le site de réservation de restaurants…

J’avoue que jusqu’à ce jeudi de l’Ascension, j’avais l’intention de résister à toutes ces sollicitations beaucoup trop nombreuses et un peu trop flatteuses pour être vraies et de rester chez moi tranquillement le 19 mai et les jours suivants.

Mais quand la Joconde elle-même – oui vous avez bien lu, le tableau le plus célèbre au monde – m’envoie un mail avec sa photo, rien qu’à moi bien sûr, intitulé : « Vous m’avez tant manqué », alors là, j’ai versé une larme et j’ai craqué. Je me suis inclinée devant ce super coup de com du Louvre. Bravo aux équipes qui ont tout compris aux techniques de mailing et de personnalisation. Mona Lisa, tu as gagné, je ne résiste plus, le 19 je viens te retrouver… Et je te chanterai la si belle chanson de Gilbert Bécaud :

« Je reviens te chercher, je savais que tu m’attendais
Je savais que l’on ne pourrait se passer l’un de l’autre longtemps
Je reviens te chercher, ben, tu vois, j’ai pas trop changé
Et je vois que de ton côté, tu as bien traversé le temps ».