25 septembre 2019

Temps de lecture : 4 min

L’art de jouer au rugby au Japon, un sacré doc !

Si le Japon joue au rugby depuis plus d’un siècle, c’est lors de la Coupe du Monde de 2015 que le sport est propulsé sur le devant de la scène. En effet, les Japonais créent la surprise en battant les Sud-Africains au terme d’un match haletant. Le pays entier se lève et applaudit ; cette victoire va être diffusée en boucle sur tous les écrans. Les Japonais d’ordinaire si réservés hurlent leur joie et leur fierté.C’est ce que nous raconte le documentaire réalisé par Charlotte de Champfleury, produit par Ladybirds qui sera diffusé sur France2 le 1er octobre prochain à minuit et demi!

Si le Japon joue au rugby depuis plus d’un siècle, c’est lors de la Coupe du Monde de 2015 que le sport est propulsé sur le devant de la scène. En effet, les Japonais créent la surprise en battant les Sud-Africains au terme d’un match haletant. Le pays entier se lève et applaudit ; cette victoire va être diffusée en boucle sur tous les écrans. Les Japonais d’ordinaire si réservés hurlent leur joie et leur fierté.C’est ce que nous raconte le documentaire réalisé par Charlotte de Champfleury, produit par Ladybirds, qui sera diffusé sur France2 le 1er octobre prochain à minuit et demi.

Entraînée d’une manière quasi militaire par Eddie Jones et Marc Dal Maso, l’équipe japonaise a travaillé d’arrache-pied à se perfectionner. Et pour transformer cette équipe d’outsider en héros, les deux hommes ont utilisé les qualités nippones : leur perfectionnisme, leur dévotion au travail ainsi que certaines techniques des arts martiaux.
Quatre ans après, l’archipel accueille la Coupe du Monde de Rugby. Comment a évolué le style de jeu des Japonais ? Quels sont les atouts et les défauts de cette formation ? Au-delà de la simple question sportive, que nous apprend la pratique du rugby sur la société et la culture nippone ? Et comment ce sport apparemment aux antipodes de l’image que l’on se fait du Japon peut–il nous aider à appréhender cette culture si différente de la nôtre ?

Un documentaire plein d’émotion

Un film tout en émotion, fraicheur et passion dit par la voix de la réalisatrice, Charlotte de Champfleury, alias Philomène Lupin,  dont la frimousse apparaît à l’écran en mode manga… Une incroyable histoire sur ce peuple si poli au quotidien, qui s’avère en réalité contenir de redoutables guerriers mettant à profit l’héritage des arts martiaux, leur culte de la perfection et du travail au service de leur jeu et de leurs entraînements.

Plusieurs semaines à suivre les guerriers

La jeune femme aura passé plusieurs semaines au Japon afin de filmer ces joueurs, jour après jour, leurs fans et des spécialistes sur ce culte tout à fait déroutant à nos yeux. Et c’est ainsi que le doc nous fait découvrir une équipe de 15 intervenants qui se passent la parole (et non le ballon !) pour raconter le rugby, le Japon et l’incroyable relation qu’entretiennent ce sport et ce pays.

Le XV du film ou presque

Il y a Eddie Jones, ancien talonneur, de père australien et de mère japonaise, sélectionneur de l’équipe japonaise en 2015. C’est lui qui a opéré la métamorphose du rugby japonais. Son bilan à la tête des Cherry Blossoms : pour 47 rencontres disputées, 34 victoires et 13 défaites. Surnommé Napoléon, il est réputé intransigeant – tant auprès des autres membres de son staff ou de ses joueurs. Pour préparer la Coupe du Monde 2015, il a imposé une préparation intensive de 6 mois, débutant chaque jour à 5 heures du matin avec 4 séances par jour. Eddie Jones entraîne désormais le XV anglais. Marc Dal Maso, talonneur français, est aussi de l’aventure, cet international français a entrainé la mêlée japonaise aux côtés d’Eddie Jones et témoigne des réticences initiales qu’avaient les Japonais vis à vis des mêlées. Il raconte ses méthodes de travail et comment il a finalement réussi à modifier leur attitude vis à vis de cette phase de jeu.

Des témoignages touchants

Muriel Jolivet est une sociologue française qui vit et enseigne à Tokyo depuis plus de 30 ans. Elle a écrit de nombreux ouvrages plébiscités sur la société Japonaise dont Homo Japonicus ou Chroniques d’un Japon ordinaire. Elle décode pour nous certains aspects de cette société et de sa culture. Ayumu Gorômaru, l’arrière japonais est le joueur qui a inscrit le plus de points dans l’histoire de la sélection nippone avec 708 points au compteur dont 18 essais. Après la victoire contre les Springboks, il a été propulsé au rang de star dans son pays. Il a même eu le droit à une statue en bronze à son effigie – taille réelle- en plein Tokyo. Après un passage rapide au RCT, il joue désormais chez les Yamaha Jubilo, où l’équipe de tournage l’a rencontré.

Au programme, des fans aussi

Daisuke Komura, fan inconditionnel de rugby, fait le voyage en 2015 à Brighton pour soutenir le Japon face aux Sud-Africains. Ce jour-là, est gravé dans sa mémoire à jamais comme l’un des plus beaux souvenirs de son existence : de son propre aveu il dit avoir été plus ému lors de cette victoire que le jour de la naissance de son fils aîné. Joueur de rugby lui-même il nous parle avec émotion et engagement de ce sport qu’il aime tant et du Japon.
Nicolas Kraska le 3⁄4 aile français formé au Racing Métro est recruté par les Toshiba Brave Lupus, équipe de Top League en 2015. Hélas, pour avoir fait entendre un avis divergent à celui du coach il est placé en quarantaine et ne joue presque plus jusqu’à la fin de son contrat. Il évolue désormais avec les Blue Sharks Shimizu, équipe de seconde division. Il témoigne des conditions particulières d’entraînements au sein même des usines des entreprises comme Yamaha, Toyota, Canon et caetera, qui sponsorisent les équipes.

Et tant d’autres encore

Tsuyoshi Kôsaka ancien lutteur de MMA catégorie poids lourds a été appelé par Eddie Jones pour entraîner les Japonais aux placages. Sa désignation officielle : « combat coach » ! Il nous explique comment la philosophie des arts martiaux a aidé les japonais à progresser dans la précision et l’efficacité de leurs placages. Sans oublier Koji Tokomasu ancien joueur baptisé Kamikaze Koji pour ses placages sans pitié et « responsable » de l’obtention de la Coupe du Monde 2019 par le Japon au détriment de… l’Afrique du Sud ! En clair pour les amoureux du ballon ovale, les curieux du Japon, et les couche-tards ne ratez pas ce travail original qui est construit sous forme de Haikus.

Car, si la poésie est le deuxième art le plus populaire au Japon, sa forme la plus répandue sont les haikus (qui signifie trait). De petits poèmes qui se composent de 3 lignes de 5, 7 et 5 syllabes et se disent deux fois en écho, que la réalisatrice a souhaité utiliser à l’écran en créant 15 virgules de 5, 7, 5 plans. Des moments suspendus, sans commentaires. Magique !

Les Cerisiers dans la Mêlée, Brave Blossoms from Charlotte de Champfleury on Vimeo.

 

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