21 novembre 2018

Temps de lecture : 2 min

La légende des taxis-motos kényans

Habillés sur mesure par Bobbin Case et immortalisés par Jan Hoek, ces motards aussi intrépides qu’aux looks improbables, témoignent du problème de la mobilité urbaine en Afrique. Sans nul doute « Boda Boda Madness » fait sourire et crée la controverse.

Habillés sur mesure par Bobbin Case et immortalisés par Jan Hoek, ces motards aussi intrépides qu’aux looks improbables, témoignent du problème de la mobilité urbaine en Afrique. Sans nul doute « Boda Boda Madness » fait sourire et crée la controverse.

Bus, automobiles, trottinettes et bicyclettes électriques ou pas, centres ville et quartiers piétonniers ou pas, l’augmentation des taxes sur l’essence… la mobilité urbaine motorisée est en cause sur fond de protection de l’environnement et du bien-être des citadins. Posant les questions des infrastructures et des moyens mis en place en amont et concrètement pour que les mesures prises ne soient perçues ni comme pénalisantes ni comme une injustice par les intéressés. Même problématique en milieu urbain africain avec un flux de déplacements et des embouteillages nombreux, en raison d’une concentration accrue de la population dans ces zones.

Un phénomène qui ne va pas s’arranger puisque selon des estimations récentes, la population urbaine de l’Afrique passera de 472 millions actuellement à environ 660 millions d’ici à 2025, et à 1 milliard d’ici à 2040. Et déjà de grands groupes occidentaux tels que RATP Dev, Bolloré, Bombarbier, Alstom ou même Uber apportent et adaptent leurs solutions. Tandis que des start-up, avec leurs applis et leur communauté, se lancent dans la course parmi lesquelles Easy Taxi (Rocket Internet) ou Maramoja au Kenya. Sans compter les gouvernements de pays africains subsahariens qui s’activent de plus en plus pour un écosystème autour de la mobilité en ville plus vertueux et efficace. Ainsi l’Agence Marocaine de l’Efficacité Energétique a initié un projet de vélos électriques, tandis qu’en 2017 a eu lieu à Marrakech, la première course de Formule « E » (bolides électriques)*.

Entre projet artistique et reportage

Encourageant, mais balbutiant. Alors en attendant, le commun des mortels qui, lui, est confronté quotidiennement aux tracas de la mauvaise circulation urbaine, s’organise et même s’amuse. Tel est le cas de ces « moto taxi drivers » baptisés Boda Boda et qui trimbalent à fond les manettes leurs clients sans relâche notamment dans les rues de Nairobi. Leurs deux roues customisés à grands renforts de couleurs et d’accessoires tels des engins de super héros pour attirer le client, ont inspiré Bobbin Case, styliste ougandais-kényan, et Jan Hoek, photographe et écrivain néerlandais.

En effet, fascinés par ces motos aussi improbables et originales que réjouissantes pour l’œil, ils ont lancé leur récent projet commun intitulé : « Boda Boda Madness » grâce auquel ils ont habillé sur-mesure 7 de ces motards (qui ont eu leur mot à dire), d’incroyables panoplies complétant avec superbe le thème de leur attelage. Puis ils les ont photographiés, enfourchant leur machine et in situ, pour en faire une galerie de portraits à la fois esthétique et très réaliste, entre reportage et objet artistique. Faisant de Meet Mad Max Driver, Machette, Vibze, Ghost Rider, Red Devil, Lion ou encore de The Rasta Driver, de vraies stars du bitume tout droit sorties d’un univers fantasmagorique. Ajoutant ainsi à Nairobi une attraction aussi utile que récréative sur fond de culture traditionnelle. Mais bien réels, ces rois de la bécane infernale mis ainsi en scène, abordent par l’image ce problème ténu de la mobilité en ville. Une controverse qui a désormais ses légendes vivantes.

*Transportshaker, Wavestone

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