Véronique Dham : « je n'ai plus besoin d'expliquer, plus besoin de dire que la situation est grave. »
Propos recueillis par
Cristina Alonso
© DR
Après seize années de journalisme, Véronique Dham effectue un virage à 360 degrés en 2005 et se consa­cre à la « biodiversité ». Elle crée pour ce faire son agence Gondwana, dont l’objectif est pendant une décennie d’alerter, informer et éduquer les entreprises à la problématique qui pour elle deviendra majeure : [...]
 
Après seize années de journalisme, Véronique Dham effectue un virage à 360 degrés en 2005 et se consa­cre à la « biodiversité ». Elle crée pour ce faire son agence Gondwana, dont l’objectif est pendant une décennie d’alerter, informer et éduquer les entreprises à la problématique qui pour elle deviendra majeure : le vivant sous toutes ses formes. Elle est alors confrontée à l’ignorance dans ce domaine au sein des entreprises qu’elle rencontre.

Sa ténacité, son enthousiasme et surtout l’assurance qu’il n’y aura pas d’issue environnementale pour les différents acteurs économiques si ces derniers ne s’engagent pas dans cette voie font d’elle la première porte-parole en France sur ce sujet, prioritaire.

Désormais, c’est à la tête de Biodiv’Corp, nouvelle structure qu’elle lance en mars 2019, qu’elle poursuit sa mission, non plus d’évangélisation mais de sensibilisation et de transformation des modes de fabrication. Et comme elle le précise, les interlocuteurs la sollicitent aujourd’hui naturellement, ne lui demandent plus ce qu’est la préservation de la biodiversité, mais bien comment faire pour devenir des entreprises plus respectueuses, voire « développeuses » du vivant.

La parole à celle qui ne perd ni espoir ni optimisme quant à la meilleure manière de préserver la planète et qui croit désormais à la conscientisation des industries les plus susceptibles d’agir.



IÑfluencia Pouvez-vous définir ce qu’est précisément la biodiversité, et ce que signifie concrètement sa préservation ?

Véronique Dham La biodiversité, c’est le tissu vivant de la planète sous toutes ses formes : espèces, milieux, diversité génétique. Aujourd’hui, on ne parle plus tant de « biodiversité » que de l’érosion de celle-ci. Nous faisons face à la sixième grande extinction de masse. La dernière remonte à la fameuse disparition des dinosaures il y a cinquante millions d’années. Celle qui nous menace aujourd’hui a pour caractéristique première son accélération. Le taux de disparition des espèces est entre 100 et 1 000 fois supérieur à celui connu par le passé. Cela va tellement vite que les espèces n’ont plus le temps de s’adapter. Or, l’accélération de cette érosion est due à l’accélération de l’ère industrielle.


Vous évoquez cinq grandes causes.

VD Oui, si l’on considère l’ensemble des responsables des ravages auxquels nous assistons. Les cinq grandes causes de l’accélération ont été actées lors du sommet de l’IPBES* en mai 2019, un équivalent du GIEC** pour la biodiversité créé en 2012. Étaient présents des experts de la biodiversité du monde entier. Le chiffre qui tue ? Un million d’espèces sont déclarées aujourd’hui en voie de disparition, tous écosystèmes confondus. Première cause, le changement d’affectation des sols (agriculture intensive, urbanisation), qui surmène et détériore des espaces naturels. Deuxième cause, le changement climatique, qui accélère l’érosion de la biodiversité et provoque la déstabilisation d’espèces totalement démunies qui ne trouvent plus dans leur milieu naturel les ressources dont elles ont besoin. On pense notamment aux oiseaux de nos campagnes tels que les perdrix, les alouettes, les moineaux friquets, dont on constate un effondrement de 30 % depuis quinze ans, quand les insectes volants, leur principale nourriture, accusent une perte de près de 80 % de leur population au cours des dernières années. Troisième cause, la surexploitation des ressources naturelles telles que le bois (construction, papier, meubles) ou le poisson (les stocks halieutiques sont au bord de l’épuisement). Quatrième cause, les pollutions des activités humaines dans l’air, l’eau et les sols. Enfin, la présence des espèces exotiques invasives (plantes ou animaux) amenées involontairement de l’étranger, ou volontairement parce qu’on les trouvait décoratives et qui une fois installées sous d’autres latitudes prolifèrent au détriment d’espèces locales.

Aujourd’hui, on ne parle plus tant de « biodiversité » que de l’érosion de celle-ci.



Vous évoquez là des cas de « migrations » qui n’ont pas réussi leur greffe.

VD Certaines mauvaises langues font des parallèles bien déplacés… Ce n’est pas le sujet. Simplement, ces espèces ne sont pas adaptées à leur nouvel environnement ; des plantes exotiques présentent peu d’intérêt pour les insectes « locaux ». L’écureuil de Corée, qui a été vendu comme animal de compagnie dans les jardineries à partir des années 1960, est en concurrence avec l’écureuil roux de nos forêts et jardins, et participe à son déclin. Idem avec la Renouée du Japon, une plante ornementale importée pour ses qualités décoratives, qui s’affiche aujourd’hui comme hautement invasive, étouffant tout sur son passage ! Certaines espèces exotiques sont désormais bien installées (par exemple le long des voies de chemin de fer, des routes, des terrains vagues), très difficiles voire impossibles à éradiquer, et sont devenues un véritable cauchemar pour les gestionnaires d’espaces. Sans parler des grands chantiers de construction comme celui du Grand Paris…


Qu’est-ce qu’un chantier a à voir ?

VD Le fait de remuer la terre avec des gros engins est propice à l’éclosion et la dissémination des espèces. Certaines graines, qui étaient en dormance, vont remonter à la surface et soudain trouver des conditions très favorables à leur développement. Résultat, surgissent ces plantes adventices absolument partout, sans que l’on puisse faire quoique ce soit.


Les insectes locaux ne se nourrissent-ils pas de ces plantes ?

VD Non, car leurs fleurs ne leur conviennent pas, ne sont pas adaptées. Cela a l’air de rien, paraît anecdotique, mais les espèces exotiques envahissantes sont une vraie cause de l’érosion de la biodiversité.

Cela a l’air de rien, paraît anecdotique, mais les espèces exotiques envahissantes sont une vraie cause de l’érosion de la biodiversité.



Quels sont les pays le plus touchés par cette érosion massive ?

VD Tous les pays sont concernés. La France, elle, est au tout premier rang mondial en termes de fortune en biodiversité. Notamment et surtout grâce à ses territoires d’outre-mer et à un grand domaine maritime. Elle occupe le premier rang européen pour la diversité des vertébrés et abrite 40 % de la flore européenne. Mais nous sommes aussi au 5e rang européen en risques de disparition de la biodiversité… L’érosion de la richesse de la terre est un phénomène mondial, dont les causes et les solutions sont à la fois locales et mondiales. Ainsi, lorsqu’un incendie ravage l’Amazonie, Emmanuel Macron évoque à raison le patrimoine mondial par rapport au rôle clé joué par ce poumon vert pour la planète. Ce qu’il oublie de dire, c’est notre responsabilité à nous, pays occidentaux, dans la déforestation de l’Amazonie. Il oublie de reconnaître que l’on fait brûler une partie de la forêt amazonienne pour faire pousser le soja qui nourrira le bœuf qui atterrit dans nos assiettes européennes, à des milliers de kilomètres de son champ.


Comment expliquez-vous que ces faits aient mis autant de temps à devenir une problématique de premier plan ?

VD Chaque époque a ses priorités. Il y a trente ans, les Français pensaient chômage ; depuis dix ans c’est la santé qui les préoccupe, ce qui a permis de donner un écho favorable aux alertes sur l’état de l’environnement et à l’écologie en général, qui est aujourd’hui parmi leurs préoccupations premières. Le bien-manger nous permet de faire le pont entre notre santé et l’impact des activités humaines sur la nature. Quand on dit aux Français que leur sécurité alimentaire est compromise par l’érosion de la biodiversité, cela change tout. Le moustique tigre qui vivait sous les climats d’Asie du sud-est a fait irruption dans le sud de la France en 2004, et plus récemment encore dans le Val-de-Marne, où une affiche prévient de sa présence et de l’obligation d’évacuer toutes eaux stagnantes pour ne pas l’attirer… Cela finit par faire peur. Le changement climatique et la fragilisation de certains écosystèmes sont à l’origine de nouvelles pandémies. Globalement, c’est l’impact des activités humaines, qu’elles soient portées par des entreprises ou par des individus, qui est à l’origine du délabrement de la diversité biologique.

Globalement, c’est l’impact des activités humaines, qu’elles soient portées par des entreprises ou par des individus, qui sont à l’origine du délabrement de la diversité biologique.



Êtes-vous optimiste quant à la tournure que prennent les événements ?

VD En tout cas, je ne suis pas catastrophiste comme certains. Bien au contraire. La prise de conscience peut prendre du temps, mais les changements sont rapides. Je suis optimiste parce que je vois des comportements changer, surtout chez les urbains, et je l’espère bientôt chez le plus grand nombre. Il suffit d’observer le succès des filières bio, engagées, ce n’est plus une niche marketing, les productions classiques cherchent aujourd’hui un second souffle. Pour montrer ces changements, je me focalise sur l’alimentation parce que c’est ce qui touche le plus directement les gens. Ce qui entre dans leur corps, celui de leurs enfants, des bébés, ce qui va sur la peau, ce qui traite les cheveux, les ongles… est de nature à faire bouger les lignes. Celles des consommateurs, ce qui du coup provoque une émulation dans le business, des opportunités nouvelles et extraordinaires en matière de déplacement, d’énergie, d’alimentation, de beauté. Des applications sur votre téléphone telles que Yuka ou bien C’est quoi le produit ?, qui apportent des informations santé et environnementales sur le produit, ainsi que des marques comme C’est qui le patron ? me donnent espoir, car elles font réagir les distributeurs et les industriels (par exemple Intermarché ou Nestlé).


Vous disiez avoir passé quinze ans à enseigner la biodiversité aux entreprises. Quelle est leur attitude aujourd’hui ?

VD Je me souviens encore d’un de mes premiers rendez-vous. C’était chez McDonalds France, où j’avais dû expliquer qu’il y avait un lien entre les produits commercialisés par leur chaîne de fast-food et la biodiversité : la viande et la déforestation tropicale, le poisson blanc et les stocks halieutiques quasi à sec… À l’époque, cela n’intéressait personne la biodiversité, on parlait juste de changement climatique. Aujourd’hui, je n’ai plus besoin d’expliquer, d’entrer dans les détails, plus besoin de leur dire que la situation est grave. Il faut quand même se rendre compte que rien n’a bougé pendant quarante ans ! Et là, soudain, en un an, la sauvegarde « du vivant » est au centre des préoccupations de beaucoup, consommateurs, politiques, entreprises, obligés de muter. C’est une victoire pour moi – qui ai passé quinze ans à faire de l’évangélisation auprès des entreprises – que de voir aujourd’hui tant de responsables enfin « endoctrinés ». Les entreprises ont enfin compris que leur business pouvait disparaître s’il n’était pas transformé. Celles de BTP et le secteur de l’immobilier sont très actifs sur la question depuis cinq ans. Le label BiodiverCity® valorise, récompense même les projets immobiliers les plus vertueux en matière de biodiversité. Il y a bien sûr ceux qui font du green washing, qui se disent encore que c’est un sujet sympa, à la mode, et le confient à la com’. Mais aujourd’hui je suis rassurée d’avoir de plus en plus comme interlocuteur un directeur de la communication, un directeur du développement durable (RSE) ou la direction générale. Et quand le directeur financier est là, c’est une vraie victoire, car cela signifie que le sujet de la biodiversité devient aussi un sujet financier. L’argent est le plus beau levier pour faire avancer les sujets !

C’est une victoire pour moi que les entreprises aient enfin compris que leur business pouvait disparaître s’il n’était pas transformé.



Certaines marques sont encore bien loin de l’engagement…

VD Oui, je pense à cette initiative « Save your logo » lancée par le ministère de l’Écologie qui s’adressait aux entreprises dont le logo était un animal. Cela a d’abord fait croire à des marques, comme Lacoste (pour citer un exemple), que pour préserver la biodiversité il suffisait simplement de donner de l’argent pour protéger les crocodiles des Philippines. La société de prêt-à-porter aurait dû s’interroger sur l’impact du coton qu’elle utilise pour fabriquer ses fameux polos : la culture du coton est très polluante, elle contribue à la déforestation, utilise des pesticides… Je ne sais pas si Lacoste s’est penchée sur cette question, mais récemment l’entreprise est allée un peu plus loin en affichant en lieu et place de son crocodile des espèces en voie de disparition.


Le signal fort vient de l’initiative act4nature. Pouvez-vous nous en dire plus ?

VD Oui, on doit cette prise de conscience à l’act4nature, lancée en juillet 2018 par l’association EpE (Entreprises pour l’Environnement), à laquelle ont adhéré plus de 60 groupes français et internationaux en promettant d’intégrer à leur stratégie globale de développement la notion de biodiversité. Parmi eux Michelin, LVMH, Bouygues Construction… Alors, certes, à la lecture des engagements, on sait que pour un grand nombre c’est un peu du blabla, mais beaucoup se sont rendu compte qu’il fallait faire appel à des fournisseurs plus respectueux, changer de process de fabrication… Rendez-vous est pris en juin 2020, à Marseille. Le congrès mondial de l’IUCN*** sera l’occasion de vérifier si les groupes qui ont signé des engagements les ont bien respectés et réalisés (au moins en partie), et qu’ils n’ont pas simplement glissé trois lignes dans leur rapport annuel pour évoquer le sujet. Si c’est le cas, alors ce sera une vaste opération de green washing.

Avec le développement de la finance verte, les établissements prêtent plus volontiers aux bons élèves, respectueux de l’environnement.



Qui pourrait faire bouger les choses si, comme vous le dites, certains jouent à cache-cache ?

VD Ce ne sera malheureusement plus les grandes associations de protection de l’environnement. Faute de subventions publiques, elles frappent désormais aux portes des entreprises pour leur financement, remettant en question l’impartialité de leurs actions et intentions. Du coup, on peut penser que cela viendra plus de lanceurs d’alerte, de gens hors-champ, isolés, de citoyens lambda qui n’hésitent pas à prendre des risques (comme l’association L214 qui a filmé des abattoirs). Ou des entreprises qui sont proches des consommateurs. Celles qui savent qu’au final leur client est le juge de paix. Le couperet tombe dès que le combat touche au business directement.


Quel est selon vous le secteur le plus à même d’avoir un rôle à jouer ?

VD Tous les secteurs sont concernés. L’agroalimentaire, la cosmétique, le bâtiment, l’industrie lourde, les services, etc. Mais le secteur bancaire et financier est en première ligne, car il finance des projets, des entreprises. Avec le développement de la finance verte, les établissements financiers prêtent plus volontiers aux bons élèves, entendez respectueux de l’environnement. Les dossiers sont examinés, alors quand les entreprises utilisent du charbon, des énergies fossiles, elles sont aujourd’hui exclues de la plupart des fonds. On verra bientôt la même chose pour les entreprises qui ont un impact avéré sur la biodiversité. Si elles veulent continuer à attirer des financements pour leur développement et des clients pour acheter leurs produits, les entreprises n’auront plus le choix.

*IPBES : Intergovernmental Science- Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Service.
**Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
***IUCN : l’International Union for Conservation of Nature se réunit tous les quatre ans.
Cristina Alonso
Rédactrice en chef
 
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