15 février 2017

Temps de lecture : 3 min

Mobilité : l’autonomie contre la propriété

La propriété, c’est l’usage aurait clamé un hypothétique Proudhon contemporain. Cette réalité sociologique est désormais visible dans de nombreux domaines, mais c’est dans la mobilité qu’elle est désormais le plus perceptible. En effet, la plupart des acteurs majeurs de ce secteur articulent leurs innovations autour de nouveaux services liés à la mobilité.

La propriété, c’est l’usage aurait clamé un hypothétique Proudhon contemporain. Cette réalité sociologique est désormais visible dans de nombreux domaines, mais c’est dans la mobilité qu’elle est désormais le plus perceptible. En effet, la plupart des acteurs majeurs de ce secteur articulent leurs innovations autour de nouveaux services liés à la mobilité.

Trigger 1 : La Chine contre le Vélib

Alors que les modèles actuels de Vélib parisiens, trop lourds, trop gris, devraient être la cible d’un appel d’offres courant 2017, et que le succès d’usage qu’ils rencontrent n’est plus à démontrer, une possible concurrence venue d’Asie pourrait venir perturber ce si beau monopole… En effet, là où les Vélib ne permettent d’utiliser un vélo commun que d’une station à l’autre, les deux startups chinoises Ofo et Mobike permettent de rendre le modèle du vélo partagé réellement agile.

Sur le modèle de la start-up française CityScoot, qui permet de louer des scooters en ville, les vélos sont disponibles dans la rue… Là où l’utilisateur précédent les aura laissés. Le portable sert à déverrouiller le cadenas placé pour bloquer la roue arrière et pour payer les 17 centimes de l’heure, prix de la location du vélo. Ainsi, la géographie n’est plus une limite avec ce système où il n’est plus question de propriété, ni même de dépôt ou de contraintes. Le service est donc optimisé, tandis que le vol est amplement limité de par la nature même du modèle de la location. Enfin, puisqu’il faut parler chiffre, Ofo, qui compte parmi ses principaux investisseurs Didi Chuxing, l’entreprise qui a su avaler la filiale chinoise d’Uber, parie sur 10 à 15 millions de vélos disponibles en Chine fin 2017, et plusieurs dizaines de millions dans le monde d’ici deux à trois ans, d’après son directeur général Zhang Yanqi.

Trigger 2 : Piaggio au service des pros

La dernière innovation de Piaggio ressemble autant dans le look que dans la fonction à un petit R2D2, sans les bips toutefois. Physiquement, c’est un petit robot bleu, à deux roues lumineuses. Capable d’aller jusqu’à 35 km/h il est capable de suivre son propriétaire, et de transporter toute sa marchandise. Conçu essentiellement pour aider les artisans, jardiniers, plombiers, garagistes… la marque espère également préempter le terrain de la livraison de repas à domicile, et plus largement de tous les services nécessitant de la mobilité, mais dans lesquels la part de l’humain n’a de part que logistique.

Tendance : Quand la mobilité redevient un service

Et si, finalement, l’ubérisation n’en était qu’à ses prémices ? Elle a commencé par et dans la mobilité… C’est là que son évolution continuera. En effet, de nombreux signes montrent que l’autonomie de la voiture permettra de plus en plus cette fameuse mobilité, voire cette dépossession. Les touts premiers signes étaient le succès de Uber, du Vélib, de Blablacar ou les nombreux espoirs placés dans la voiture connectée. Maintenant que ces espoirs sont devenus réalités, Uber continue sa marche en avant, et a embauché des ingénieurs de la NASA pour créer des prototypes de voiture autonome et volante.

Ainsi, la mobilité moderne, augmentée et plus fluide ne nécessite plus la propriété. Au contraire, l’usage des services est augmenté et confirmé par les évolutions technologiques : avec la voiture autonome, nul besoin de pilote ou de propriétaire pérenne… En fonction de l’usage souhaité (promenade, déplacement professionnel, départ en vacances…), un moyen de mobilité ou un autre sera activé, utilisé, puis laissé… C’est le sens de la révolution qu’a initié Uber dans la Mobilité : il s’agit désormais d’un service qui vient à la rencontre des consommateurs

Mais comment les acteurs historiques du secteur ont-ils réagi, afin de prendre en compte cette nouvelle interprétation de la mobilité ? Une première réponse a déjà été apportée, grâce à Cadillac. Allant bien plus loin que le simple leasing, qui est pourtant devenu une priorité pour tous les concessionnaires, la marque américaine Cadillac a créé une offre véritablement innovante sur le secteur. Moyennant un abonnement mensuel de 1 500 $, cette offre, nommée « BOOK by Cadillac » permet à chaque adhérent de pouvoir commander n’importe quel modèle de Cadillac où il le souhaite, quand il le souhaite, mais surtout avec le modèle qu’il souhaite, afin qu’il puisse avoir accès au service de mobilité qui correspond le mieux à son humeur de l’instant.

Et si…

Sur le modèle de Cadillac, un grand distributeur de meubles ou de produits de décoration inventait une offre de décoration comme un service, en créant une offre d’abonnement dans laquelle le consommateur pourrait changer les différents éléments de sa décoration ou de son mobilier quand il le souhaite ?

Un manufacturier automobile équipait un modèle ou une gamme de ces petits robots Piaggio, qui permettrait à chaque conducteur de procéder à de petites courses ou achats rapides sur son chemin, sans même avoir à descendre de sa voiture ?

À lire aussi sur le même thème

Les Newsletters du groupe INfluencia : La quotidienne influencia — minted — the good. Recevez une dose d'innovations Pub, Media, Marketing, AdTech... et de GOOD

Bonne idée ! Je m'inscris !

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia