19 mars 2019

Temps de lecture : 3 min

Un guide à mettre entre toutes les mains

Pour encourager les industriels à investir dans les secteurs de la gestion et du recyclage des déchets en plastique en Asie, une société d’investissement américaine publie un guide pratique.

Pour encourager les industriels à investir dans les secteurs de la gestion et du recyclage des déchets en plastique en Asie, une société d’investissement américaine publie un guide pratique.

Protéger l’environnement c’est bien mais pour attirer les investisseurs et les industriels, il est préférable de jouer une jolie musique sur leur corde la plus sensible : l’argent. L’oseille et le blé sont en effet la plante et la céréale les plus appréciées des grandes fortunes de ce monde. Circulate capital l’a bien compris. La société d’investissement américaine, qui finance les entreprises et les innovations visant à réduire la pollution dans les océans, vient de publier un guide pratique sensé prouver la viabilité des investissements dans les secteurs de la gestion et du recyclage des déchets en Asie du Sud et du Sud-Est. Le temps presse…

 Un bilan inquiétant

Chaque année, plus de 8,1 millions de tonnes de plastique s’ajoutent aux 150 millions de tonnes qui ont déjà été rejetés dans les océans. Pour atteindre un poids équivalent aux déchets qui finissent tous les ans dans les mers du globe, il faudrait empiler cinq sacs en plastique remplis de déchets le long de l’ensemble des côtes de notre planète. Parmi les dix grandes rivières les plus polluées au monde, huit se trouvent en Asie or une meilleure gestion des déchets dans des pays comme la Chine, la Thaïlande, l’Indonésie, le Vietnam et les Philippines permettrait de réduire de 45% les rejets de plastique dans l’environnement. Environ 40% des plastiques produits chaque année sont utilisés dans l’emballage mais moins de 20% sont recyclés. Ces chiffres inquiétants ne servent toutefois à rien s’ils ne sont pas suivis d’initiatives concrètes. « Nous avons passé assez de temps à pointer du doigt ce problème, expliquait au Sommet mondial de l’océan, qui s’est tenu au 7 au 9 mars au Mexique , Rob Kaplan, le fondateur et directeur général de Circulate Capital, nous devons désormais nous concentrer sur la solution. Le moment d’agir est maintenant » .

 Des pistes à suivre

Son guide pratique propose ainsi plusieurs pistes aux investisseurs. Il leur recommande tout d’abord d’obtenir le soutien des gouvernements des pays dans lesquels ils souhaitent mettre en place des projets mais sans oublier de collaborer étroitement avec les autorités locales et les municipalités qui abriteront leurs installations. Le recyclage offrirait, lui, davantage d’opportunités de business que la collecte et le tri des déchets. Les deux nations qui sont le plus à la recherche d’investisseurs dans ce secteur sont l’Inde et l’Indonésie. Les recommandations de Circulate Capital doivent être prises au sérieux. Son incubateur a en effet déjà reçu un financement de 100 millions de dollars de l’AEPW. L’Alliance pour en finir avec les déchets plastiques, qui regroupe près de 200 multinationales dont Apple, BASF, BP, Shell, Danone, Henkel, Ikea, Michelin, Novartis, P&G, Philips, Suez, Total, UPS, Unilever et Walmart, s’est déjà engagée à verser un milliard de dollars pour réduire la pollution de la planète. Cinq cent millions supplémentaires devraient être ajoutés à cette enveloppe d’ici cinq ans.

Convaincre les acteurs régionaux et locaux

En choisissant Circulate Capital pour investir une partie de ces fonds, cette association à but non lucratif prouve les compétences de la société d’investissement américaine. Mais pour réduire l’utilisation de plastique et limiter le volume de déchets rejetés chaque année dans les océans, cet acteur financier doit parvenir à enclencher un processus dans lequel s’impliqueront de nombreux acteurs régionaux et internationaux. Une réelle prise de conscience en Asie est aussi nécessaire pour modifier les habitudes de consommation de la population locale. Dans les marchés thaïs, sur les étals des commerçants malaisiens, dans les boutiques javanaises ou philippines, les aliments, les boissons et les produits sont, aujourd’hui encore, systématiquement emballés dans des sacs et des bouteilles en plastique qui sont ensuite le plus souvent jetés dans la rue ou dans les champs.

Compte-à-rebours en accéléré

La lutte contre les déchets en plastique est lancée mais elle risque de prendre du temps or les poissons et les animaux marins meurent déjà par millions en raison de cette pollution. Le compte-à-rebours s’accélère d’année en année. Voir des industriels, des pollueurs et des investisseurs s’intéresser à cette cause est un signe encourageant. Mieux vaut parfois regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

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