10 octobre 2017

Temps de lecture : 5 min

L’ambition dévorante des femmes millennials

En France, 66% des jeunes femmes de moins de 30 ans affirment viser haut, et 51% sont même prêtes à prendre complètement leur destin en main en créant leur entreprise : aucune génération n’a compté autant d’ « ambitieuses » que les millennials. C’est le principal enseignement de l’étude " Viser haut ", réalisée par OpinionWay pour Cache Cache, et destinée à comprendre et analyser leur rapport à la réussite professionnelle.

En France, 66% des jeunes femmes de moins de 30 ans affirment viser haut, et 51% sont même prêtes à prendre complètement leur destin en main en créant leur entreprise: aucune génération n’a compté autant d’ « ambitieuses » que les millennials. C’est le principal enseignement de l’étude  » Viser haut « , réalisée par OpinionWay pour Cache Cache, et destinée à comprendre et analyser leur rapport à la réussite professionnelle.

Qu’on se le dise, les jeunes femmes de moins de 30 ans n’ont plus peur d’afficher leurs ambitions, 66 % l’affirment haut et fort. C’est le premier enseignement de l’étude commandée à Opinion Way par la marque Cache Cache à l’occasion de sa nouvelle campagne de communication intitulée « Viser haut » (agence : Buy BBDO). Ce qui ne les empêche pas d’être parfaitement conscientes qu’elles vont devoir affronter des vents contraires : 79% d’entre elles pensent que l’ambition des femmes a encore du mal à être acceptée par la société aujourd’hui. Elles savent que leurs grands-mères ont dû se battre pour leurs droits, elles ont souvent vu leurs mères faire des carrières limitées et les femmes qui réussissent être critiquées sur le prix payé par leurs familles : « Plus un homme est puissant et a du succès, plus il est aimé. Plus une femme est puissante et réussit, moins on l’aime », regrettait Sheryl Sandberg, n°2 de Facebook, à Davos en 2012.

La voie de la réussite au féminin est encore pavée d’obstacles

63% des interrogées ont déjà le sentiment de rencontrer plus de freins dans leur ascension professionnelle que les hommes, et les chiffres leur donnent raison : en 2014, les femmes gagnent encore 17,4% de moins que les hommes en équivalent temps plein (Insee 2017). Une moyenne qui cache de fortes disparités : plus on avance en âge et dans la hiérarchie, plus l’écart se creuse. Du côté des millennials, la différence se limite encore aux 10% de « pure discrimination » repérés par l’Observatoire des inégalités en 2016.

En plus des obstacles sociétaux qui se dressent sur leur route, celles que l’étude surnomme les « Ambitieuses » sont les plus angoissées à l’idée de ne pas atteindre leurs objectifs : 54% des 25-30 ans se disent paralysées par la peur d’échouer, contre 46% des femmes de plus de 30 ans. La confiance en soi se renforce peut-être avec les années, mais il est surtout possible que la peur de l’échec soit le revers de la médaille des ambitions de cette nouvelle génération : désormais maîtresses de leurs choix, conjugaux, professionnels, parentaux, elles subissent, en retour une forte injonction de réussite.

Les jeunes femmes visent plus haut que jamais

Et de l’ambition, les jeunes françaises de 25 à 30 ans en ont à revendre : 85% d’entre elles pensent qu’elles peuvent se permettre d’en avoir plus que les générations précédentes -32% en sont même absolument convaincues. Rien d’étonnant à cela quand on sait qu’elles font partie de la tranche d’âge la plus optimiste -62% des 25-30 ans voient la vie en rose- et que les Françaises sont de loin les femmes les plus ambitieuses du monde : à la question « aspirez-vous à atteindre une place de leadership au cours de votre carrière ? » posée par le cabinet Hays (Global gender diversity report 2016-Power female ambition) en 2016, 64% des femmes avaient répondu par l’affirmative.

Les « ambitieuses » sont bien décidées à être en totale maîtrise de leur trajectoire

Les entreprises, poussées il est vrai par une législation de plus en plus contraignante, leur donnent raison : depuis 2015, près de 40% des sociétés de plus de 50 salariés ont signé un accord sur l’égalité professionnelle, et l’emploi des femmes a augmenté (Ministère du travail 2017). Ce contexte plus favorable suffit-il pour comprendre pourquoi les jeunes Françaises croient qu’il est possible de ne rien sacrifier, et de privilégier un équilibre de vie : elles sont ainsi 88% à penser qu’il est possible de réussir sa vie personnelle et sa vie professionnelle, contre 84% des femmes de plus de 30 ans… Et si les millennials avaient tout simplement des critères de réussite différents ? 77% affirment ainsi qu’aujourd’hui il n’est plus indispensable de suivre un parcours traditionnel pour réussir, qu’on peut trouver sa propre voie sans attendre. 88% pensent même que l’important, c’est de faire les choses à sa manière : ainsi les working girls de la génération Y ou les « muppies » (« millennial yuppies ») n’hésitent plus à passer d’une expérience professionnelle à une autre, en variant les modes de travail : salariées, freelances, entrepreneures…

L’entreprenariat : la nouvelle frontière de la réussite ?

51% des « ambitieuses » sont même prêtes à prendre complètement leur destin en main en créant leur entreprise, contre 39% des femmes de plus de 30 ans : c’est l’autre enseignement marquant de l’étude. En 2016, 40% des entreprises individuelles ont ainsi été créées par des femmes, alors que cette part était de 33 % en au début des années 2000. Et 35% des créatrices ont entre 25 et 35 ans… La France se situe au d’ailleurs au 6ème rang du classement du World Economic Forum pour les pays où il fait bon entreprendre lorsque l’on est une femme.

L’étude  » Viser Haut  » révèle que les femmes entrepreneures sont une source d’inspiration pour 40% des 25-30 ans, avant les grandes figures du féminisme (35%). Mathilde Lacombe (Birchbox), Céline Lazorthes (Leetchi), Alice Zagury (The Family), Rania Belkahia (Afrimarket), Julia Bijaoui (Frichti), Hannah Oiknine (Babbler), Marjolaine Grondin (Jam), Raodath Aminou (Optimiam), Charlotte Cade (Selency)… Autant de noms qui font rêver les futures start-uppeuses françaises. Et par rapport à leurs aînées, les 25-30 ans n’ont pas peur de taper aux portes, elles vont chercher des mentors : les millennials ont compris l’intérêt de l’accompagnement, du coaching, et des business angels.

Elles sont une marque et communiquent leurs ambitions

Pour assurer un networking efficace en toutes circonstances, les « Ambitieuses » sont devenues les Directrices Marketing de leur propre vie, n’hésitant pas à réfléchir sur les lignes éditoriales de leurs réseaux sociaux, à orienter les conversations, à angler leur profil LinkedIn s’il le faut. L’important, c’est de retraduire dans ses ambitions une personnalité et une différence qui donneront une identité à l’élan qu’elles sont en train de prendre. Le personal branding revêt une importance grandissante pour montrer que le présent est exaltant et l’avenir hautement prometteur. A peine née, chaque micro-réussite doit être partagée à la loupe des réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux ont bien évidemment donné les règles à suivre, avec nombre de modèles, bloggueuses ou contributrices. Enfin, dans ce miroir dont elles veulent qu’il éblouisse les autres, les habits qu’elles portent ont une importance fondamentale pour affirmer et relayer leurs ambitions. 88% des femmes de 25-30 ans estiment ainsi que certaines tenues aident à avoir confiance en soi sur le plan professionnel. Elles sont mêmes 32% à en être convaincues, contre 24% des femmes en général. Longtemps cachée, l’ambition se doit aujourd’hui d’avoir un visage. Et une tenue qui donne confiance.

(*) Les interviews ont été réalisées en juillet 2017 sur un échantillon total de 423 femmes âgées de 25 à 30 ans.

Photo de Une : Deak Laslo

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