21 juillet 2014

Temps de lecture : 3 min

Pourquoi nous aimons les données !

Aujourd’hui, grâce à la science et l’informatique, les données sont partout et permettent tant de modéliser le climat, que d’anticiper les comportements des consommateurs. C’est sûrement formidable pour certains, mais pas forcément toujours très rassurant…

Aujourd’hui, grâce à la science et l’informatique, les données sont partout et permettent tant de modéliser le climat, que d’anticiper les comportements des consommateurs. C’est sûrement formidable pour certains, mais pas forcément toujours très rassurant…

Pourquoi les données ne seraient-elles pas véritablement accessibles, inscrites dans nos usages quotidiens ? Et même, à l’instar des matériaux qui couvrent nos objets, pourquoi ne deviendraient-elles pas objet d’émotion, de plaisir ?

Certes, les gouvernements et entreprises, producteurs et exploitants de données ont fait quelques efforts. Depuis peu, sur de nombreux portails, nous pouvons ainsi accéder aux fameuses « Open Data ». Mais cette accessibilité-là demeure encore toute relative et les données restent froides et désincarnées. Pour faire des données un réel matériau du quotidien, nous pensons qu’il convient d’avancer sur la compréhension, mais surtout l’usage et les nouveaux modes d’interactions qui nous permettront de les manipuler. C’est seulement alors qu’elles deviendront les instruments de produits et services réellement utiles et désirables pour nous autres, êtres sensibles, les humains.

Des données aux informations

Les données n’ont aucun intérêt. C’est leur interprétation, leur « in-formation » qui leur confère du sens. Les journalistes, par exemple, traduisent leur analyse des données sous la forme d’un texte. Nous aimons les images et sommes convaincus qu’elles sont souvent plus parlantes que les mots. En l’occurrence, traiter les données pour qu’elles soient aisément lues et agréables à regarder, fait appel à une pratique appelée Datavisualization, ou visualisation de données : un mariage de méthodes et techniques qui permettent d’exploiter des masses de datas de manière relativement automatique.

« Culture is Data », qui est un rapport non-officiel et foncièrement visuel de la Culture en France en 2012 est un bon exemple. Il donne un aperçu des possibilités offertes par l’extraction et l’analyse, puis la représentation d’une grande quantité de données ouvertes issues du Ministère de la Culture et de la Communication. Au travers de ce projet se pose la question : pourquoi les rapports annuels de nos institutions publiques ne ressembleraient-ils pas à cela ? Ne serait-ce pas un moyen de valoriser ce bien commun ?

De la « Data Viz » à la « Data Use »

L’objet du projet Refact est de permettre à chacun de voir une activité quotidienne sous un autre jour : passer des coups de téléphone, envoyer des SMS. Et ainsi de mieux comprendre ses usages… pour éventuellement changer d’opérateur !

Ce concept de service propose à chacun une analyse automatique de ses factures téléphoniques pour fournir des informations inédites sous forme visuelle. Il permet de comparer de manière interactive ses consommations, d’entrer dans les détails d’une relation téléphonique… Ce que nous aimons appeler « Data Use » — un terme qui, à nos yeux, symbolise ce mouvement naissant où la monstration est dépassée par l’interaction. En somme, nous avons imaginé ce que tout opérateur téléphonique devrait fournir : un service facile à prendre en main, respectueux de l’usager qui mérite d’avoir un accès informatif à ses données ! D’ailleurs, les opérateurs ne pourraient-ils pas y voir une opportunité pour créer une expérience client plus attrayante, différenciante ?

Toucher du doigt

Le clavier et la souris sont l’héritage d’un âge informatique quasiment révolu. Ok, on exagère un peu ! Mais nous pensons que de nouveaux modes d’interaction avec les machines, adaptés à la « manipulation » des grandes quantités de données, préfigure une nouvelle ère. À l’image de DIRTI for iPad, la première interface au Monde qui permet de contrôler sa tablette avec du tapioca. Ce prototype d’interface « hyper-tangible » – développé en partenariat avec le laboratoire de recherche ISMM de l’IRCAM et le designer sonore Roland Cahen – préfigure une vision du futur où l’homme interagit avec la machine aussi naturellement qu’un enfant joue dans le sable. En passant sa main dans le bac à tapioca, l’utilisateur déplace les graines pour faire réagir les pixels et les sons de l’application iPad associée. Il fait intuitivement le rapprochement entre le matériau qu’il manipule et les données qu’il contrôle…

Tout nouveau médium requiert un temps d’appropriation. Si la maîtrise technique des données semble avancer d’un bon pas, il est maintenant temps de l’accompagner d’un élan plus soutenu en matière d’accessibilité, et même de désirabilité. La visualisation de données avait inauguré cet enjeu il y a plusieurs années déjà. La nouvelle frontière, celle que nous explorons avec des entreprises pionnières, est celle de l’usage des données, ou « Data Use ». C’est uniquement comme cela que les données intégreront des produits ou services adoptés et aimés !

Matthieu Savary et Matthew Marino
userstudio.fr / @UserStudio
Article paru dans la  revue digitale n°9 : La Data, et moi, et moi… émois ?

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