3 décembre 2015

Temps de lecture : 2 min

Dessine-moi la pollution

La pollution prend à la gorge tous les Chinois. C’est devenue une priorité nationale : des artistes aux organes officiels comme CCTV qui diffuse un spot à l’occasion de la Cop 21. Signé FF Shanghai, il enfonce le clou. A quand l’action, la vraie ?

La pollution prend à la gorge tous les Chinois. C’est devenue une priorité nationale : des artistes aux organes officiels comme CCTV qui diffuse un spot à l’occasion de la Cop 21. Signé FF Shanghai, il enfonce le clou. A quand l’action, la vraie ?

Pékin est loin, très loin de Paris. Mais personne ne peut ignorer que l’air y est de plus en plus irrespirable. Et sûrement pas le groupe audiovisuel officiel : CCTV ou China Central Television qui s’est emparé de l’occasion de la Cop 21 pour prendre la parole à travers Polluted Drawing. Signé FF Shanghai, ce film publicitaire dénonce d’une part, la situation atmosphérique catastrophique récurrente face à laquelle le pays et les grandes villes sont régulièrement confrontés comme ces derniers jours. Et d’autre part, il met les Chinois devant leurs (futures) responsabilités -notamment de parents- en leur rappelant qu’ils peuvent et doivent agir avant qu’il ne soit vraiment trop tard !

Le ressort créatif est tout simple et efficace : dans une classe, une institutrice propose à ses jeunes élèves de dessiner leur maison. En faisant un tour parmi eux, elle constate amèrement que ceux-ci, bien que très productifs et imaginatifs, n’ont utilisé que du noir et du gris au lieu des habituels crayons de couleur. Faisant de leurs dessins, un paysage sinistré bien triste. Une fois accrochés, l’ensemble des croquis finit d’achever le propos en montrant que cet état fait partie du quotidien des enfants qui n’envisagent même pas en rêve une autre représentation de leur pays. Un message aussi touchant que dur et qu’il est urgent de diffuser auprès de 1,2 md de téléspectateurs grâce à CCTV et ses 45 réseaux qui lui permettent d’émettre en Chine et dans le monde où des communautés chinoises résident. Gageons que cette cible élargie puisse ainsi enfin réagir, faire pressions sur les décideurs et accepter le principe de contraintes.

Dust Project : l’engagement d’un artiste activiste

Et s’il fallait encore un motif aux Chinois pour prendre en main ce sujet plus que préoccupant, d’autres acteurs n’hésitent pas à réaliser des expériences terrains et engagées plus qu’éloquentes. Comme Brother Nut (ou Wang Renzheng) cet artiste-activiste qui, pendant 100 jours, a déambulé dans les rues de Pékin pendant 4 heures chaque jour, pour récupérer les microparticules de pollution à l’aide d’un aspirateur. Une collecte de matière nocive et invisible mais bien réelle qui lui a permis d’en faire une brique symbolisant matériellement ce fléau incontrôlé qui gangrène toute la Chine. Et qui touche (parfois mortellement) chaque habitant. Baptisée « Dust Project », cette œuvre engagée -qui si elle était répétée aiderait sûrement à la construction d’une autre muraille, celle de l’inertie voire de la honte- est visible sur sa galerie de photos en ligne. Suffisamment parlante et concrète, elle doit frapper les esprits et aussi pousser à l’action. Car il y a bel et bien urgence !

Brother Nut

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