29 novembre 2016

Temps de lecture : 3 min

Le porno se viralise tellement bien…

Décidément, Porn Hub, le roi du marketing créatif et participatif de la pornographie sur le web, n'a même pas besoin de ces géniales campagnes pour mettre le porno en exergue. Un hoax viral sur CNN et un piratage, a priori réel, en Indonésie prouvent une fois de plus que le sexe reste un as de la viralité.

Décidément, Porn Hub, le roi du marketing créatif et participatif de la pornographie sur le web, n’a même pas besoin de ces géniales campagnes pour mettre le porno en exergue. Un hoax viral sur CNN et un piratage, a priori réel, en Indonésie prouvent une fois de plus que le sexe reste un as de la viralité.

Le berceau de la pornographisation de notre société est digital. Les chiffres d’audience prouvent qu’il y a encore beaucoup de menteurs qui n’assument pas leurs plaisirs intimes virtuelles. Quand le sexe se consomme par procuration virtuelle, la démocratisation du porno sur le web n’est pas seulement synonyme de banalisation, mais aussi et surtout de la « densification » d’une culture autrefois réservée à la sphère intime. Un phénomène particulièrement ludique illustre bien l’hybridation des codes : le détournement volontaire d’images anodines dans des films, dessins animés ou séries avec l’apposition du logo « Brazzers ». Cette logique du détournement par la polysémie invite forcément le hacking dans le porno, créant un terreau de viralité unique dans son genre. En quarante-huit heures deux buzz l’ont confirmé.

Si vous n’avez pas encore entendu parler des 30 minutes de porno diffusées par inadvertance par CNN à Boston, c’est que vous étiez en peine détox digitale. L’information a enflammé la Toile, Twitter d’abord, Facebook ensuite. Tout est parti d’un tweet anonyme alertant de la grosse boulette de la chaîne d’info, photos à l’appui. Sans s’embrasser d’une vérification jugée sûrement trop chronophage, le quotidien britannique The Independent s’est immédiatement précipité pour relayer l’erreur. La drôlerie a été reprise par des médias influents et prestigieux comme le New York Post, Mashable, le Daily Mail, Esquire et Variety. Les réseaux sociaux ont alors joué leur rôle de boîte de résonance.

Le problème c’est que moins de deux jours plus tard, cette demi-heure de porno s’avère au pire un hoax, au mieux un micro-incident isolé qui a pris une macro-proportion inappropriée. Car après le déni officiel du principal accusé visé par CNN, la chaîne locale RCN, il s’est avéré que la retransmission du film porno n’avait jamais existé, si ce n’est sur la télé de la dénonciatrice originelle de Twitter. Les médias coupables de reprise aveugle ont donc tous rétro-pédalé. L’incident confirme encore une fois la trop grande crédulité des rédactions des sites d’information face aux trainées virales du web.

Un porno japonais pour passer le temps dans le trafic

Maintenant à la décharge de tous ceux qui se sont empalés dans le fake viral, la croyance de départ d’un piratage embarrassant n’a rien d’incongrue. Une autre info virale relayée par le Daily Mail et le média australien B&T, tous deux tombés dans le piège du (faux) porno de CNN, atteste qu’un hacking impromptu est vite arrivé. Si l’on en croit le site internet du quotidien britannique, un jeune ingénieur informatique de 24 ans a réussi à hacker un panneau d’affichage digital de Jakarta, la capitale.

Bloqués en plein embouteillage sur une artère très populaire de la mégalopole indonésienne, des milliers d’automobilistes ont eu droit à 10 minutes de « Watch Tokyo Hot », un film porno japonais. L’initiative a choqué ou amusé mais pour les autorités conservatrices du plus grand pays musulman du monde, le piratage constitue un crime de lèse majesté.

Retrouvé par la police et les spécialistes de la cybercriminalité, le coupable de 24 ans a avoué un « crime » qui pourrait lui valoir les délices des prisons indonésiennes. Il risque jusqu’à six ans. L’accusé a confié avoir eu l’idée de pirater le « videotron » après avoir vu les détails de login affichés sur un des côtés du panneaux. Il s’ennuyait dans sa voiture et voulait un peu de distraction, tout simplement. La vidéo ci-dessous sert de preuve à l’information relayée par le Daily Mail. Si jamais c’est un nouveau coup de génie marketing de Porn Hub, mea culpa par avance.

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