16 octobre 2017

Temps de lecture : 4 min

En 2018, l’entertainment va se faire disrupter

Quelles sont les grandes tendances en musique, cinéma, TV, jeux vidéo, brand content ? La 6ème édition des Tendances de l’Entertainment, réalisée par Hopscotch montre comment l’entertainment se disrupte et invente de nouvelles façons de faire du storytelling et de parler à ses publics.

 Quelles sont les grandes tendances en musique, cinéma, TV, jeux vidéo, brand content ? La 6ème édition des Tendances de l’Entertainment, réalisée par Hopscotch montre comment l’entertainment se disrupte et invente de nouvelles façons de faire du storytelling et de parler à ses publics.

Depuis 6 ans, Hopscotch examine comment les macro-tendances de consommation et lifestyle s’expriment dans le cinéma, la musique, la télévision, le brand content et les jeux vidéo, et publie chaque année son étude « Les Tendances de l’Entertainment ». « Cette nouvelle édition, articulée en 4 tendances de fond, met en lumière la disruption totale de toutes les formes de divertissement », explique Yvan Kraut, directeur du planning stratégique de l’agence « Le  » Worldbuilding  » qui caractérise la nouvelle manière dont les entertainers travaillent, consiste à créer un univers et à en donner les clés au public, plutôt que de chercher à maîtriser toutes les expressions de l’œuvre ».

La résurgence du Golem

Vous souvenez-vous du Golem, cet être d’argile animé à l’aide de lettres sacrées, qui aurait été inventé par Rabbi Loew au XVIème siècle à Prague ? Eh bien, il devient très à la mode aujourd’hui. « La tendance Golem part de la question suivante : et si nous avions le pouvoir de créer la vie, mais que cette vie échappait à notre contrôle ? Toute création est aujourd’hui réduite à des 0 et des 1. Désormais nous sommes donc capables de tout inventer, de tout créer et rien ne résiste à notre capacité créatrice, pas même la génétique, à l’image de la légende du Golem, qui resurgit dans l’entertainment », constate Y. Kraut. Après l’exposition “ Golem ”, du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme et le film du cinéaste allemand, Dominik Graf,  » Golem : The Return « , le premier jeu de Sony Playstation VR qui sortira cette année se nommera simplement “ Golem ”, tandis que le long-métrage britannique “ The limehouse Golem ”, de Juan Carlos Medina, transpose la figure du Golem dans le Londres de la fin du 19ème siècle, où celui-ci perpétuerait une série de meurtres dans le quartier malfamé de Limehouse.

De la même manière les annonceurs utilisent cette liberté créatrice pour donner vie In Real Life à des personnages de fiction. “ Make a date with Harlequin ”, de BBDO, donne ainsi “ corps ” aux personnages masculins de la collection, qu’il s’agisse de cowboy ou de viking, à travers une série de vidéos humoristiques qui les plongent dans le monde contemporain.

Alter Ego, se mettre à la place de l’autre, développer son empathie

La tendance Alter Ego explore la façon dont l’entertainment redessine le rapport à soi-même et à l’autre, permettant de se glisser dans la peau de ceux qui souffrent, de créer des débats autrefois impossibles ou encore de désigner son partenaire parfait. Pour se mettre à la place de l’autre, développer son empathie et vivre d’autres vies, une nouvelle forme de journalisme fait son apparition, qui capte l’attention de populations en quête d’expériences et d’émotions. Ainsi, “ Welcome To your Cell ”, série documentaire en 6 épisodes de 9 minutes produite par The Guardian, se base sur le témoignage de détenus ayant vécu l’expérience des cellules d’isolement, une situation qui concerne 80 000 à 100 000 prisonniers aux Etats-Unis.

De même,  » The Enemy  » est une exposition qui retranscrit en VR l’horreur de ceux qui vivent la guerre tandis que “ Carne y Arena ”, est une installation qui brouille les lignes en séparant le sujet de son observateur, et en proposant à chaque participant de se mêler aux migrants dans un vaste espace, où le premier peut littéralement marcher avec les seconds, vivant pleinement à leurs côtés une partie de leur expérience personnelle de la traversée des frontières.

Auteur, quand le spectateur prend la place du réalisateur

Autre signe de la révolution narrative induite par le Worldbuilding : le rôle du spectateur et la fin annoncée du producer’s et du director’s cut. Le spectateur, plus libre, guidé par le moteur à 360° de la narration, familiarisé à la création, devient un acteur à part entière du procédé narratif. « Ce n’est pas seulement celui qui regarde qui fait l’oeuvre : c’est l’interaction entre le regardeur et le regardé », souligne Y. Kraut. Ainsi, Netflix a récemment annoncé ses “ interactive adventures ”, un format de séries pour enfants impliquant le spectateur, afin qu’il façonne l’histoire qui se déroule devant ses yeux. A la suite de la publication de ce premier trailer diffusé sur YouTube, une multitude de commentaires a vu le jour, réclamant l’adaptation du concept à des séries pour adultes, à l’image de “ House of Cards ”, “ Orange is the New Black ” ou encore “ Narcos ”, montrant un réel engouement et une réelle volonté des spectateurs de pouvoir influencer le déroulement de leurs histoires préférées

Hope, le Worldbuilding comme vecteur d’optimisme

En désignant la capacité à “ construire ” des mondes, le Worldbuilding nous invite aussi à réinventer le nôtre. « Si une grande partir des contenus de cette édition 2017 des Tendances de l’Entertainment peut donner une vision assez sombre de l’humanité, le Worldbuilding, porté par la VR et l’AR n’en reste pas moins un vecteur d’optimisme », se réjouit Y. Kraut. Le prochain opus de Terence Malik, tourné pendant cinq ans, dans 30 pays différents, illustre parfaitement cette tendance. A travers ce film, l’auteur tente d’explorer des relations optimistes entre l’homme et la technologie. Rythmé par  » Hurry Up, We’re Dreaming  » de M83, le trailer laisse voir des images oniriques célébrant la beauté d’un monde augmenté, mais non amputé de son âme et de sa dimension humaine.

Un autre exemple illustre parfaitement cette tendance : le documentaire “ Une Idée Folle ”, réalisé par Judith Grumbach, produit pour la première fois par l’ONG, Ashoka, et qui met en scène une vision enthousiaste de l’école et des apprentissages. Ce documentaire a été mis en ligne gratuitement sur le site du Monde, à l’instar d’autres œuvres comme “ Human ” de Yann Arthus-Bertrand, suite à une forte demande… Montrant ainsi que l’entertainment dans son ensemble devient une démarche citoyenne ! « Le Worldbuilding est une formidable machine à réinvention, qui dépasse de loin les frontières de l’entertainment », conclut Laurence Malençon, directrice de l’innovation de l’agence Hopscotch « C’est un outil et également une manière de repenser le marketing en créant de véritables univers autour des marques, qui font appel à des composantes design, socioculturelles, historiques et visionnaires… Et une fois que ce travail est fait, de laisser nos publics s’approprier les marques et produits et d’apprendre à rebondir sur ces apports ».

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