4 décembre 2013

Temps de lecture : 1 min

Hermès voit rouge

Tout de rouge décoré, le flagship Petit h, d’Hermès à Londres, récrée une ambiance non pas de Noël mais gore… Sulfureux et provocant à souhait pour une collection qui s’y prête.

En créant, Petit h, Hermès l’avait bien précisé, ce serait l’occasion de proposer des (re)créations et de susciter des événements, les plus inattendus possibles. Pari tenu à Londres, ces jours-ci, avec son flagship… tout rouge. Mais pas le très chic et rassurant « Rouge Hermès », non celui, primaire et plus anxiogène, des scènes de meurtre, le rouge sang.

Une mise en scène conçue par le studio de design, Toogood qui a donné au magasin une tonalité très crue entre lieu criminel et chambre froide de boucherie. La couleur primaire se décline sur les murs, les étagères ou au sol, et prend différents effets, en fonction des matières. Une ambiance complétée par tout un tas de détails minutieux. Comme des morceaux de cuir « glossy » ou de la résine laquée, qui reproduisent, un peu partout et plus vraies que nature, des projections de gouttes de sang. Ou encore -au dessus d’un établi en métal gris- un pan de mur entier recouvert d’outils tranchants et lourds, rajoutant à la sensation de menace.

Une ambiance sanguinaire pour une collection toute en digression

Même les vendeurs n’échappent pas à ce décorum sanguinaire, habillés de tabliers, de gants et de chapeaux, dans le même acabit. Néanmoins, – grande maison de couture oblige !- ces uniformes n’ont été réalisés qu’avec des bouts de foulards ou des matériaux issus de ses ateliers . Enfin, et parce qu’on est bien dans une boutique à but commercial aussi, des crochets en « S » présentent, comme des morceaux de viande, des articles… rouge, bien sur ! Mais recyclés et recréés à partir des lots défectueux ou des chutes de cuir et de tissus non utilisées. Exactement comme le veut cette collection Petit h, justement élaborée pour permettre aux artistes et artisans de réinventer une forme ou un usage à ces matières ou objets « rebus », et leur donner ainsi une deuxième vie très glamour… et l’occasion de se faire désirer, peut-être encore plus, même au cœur d’une atmosphère aussi anxiogène !

Florence Berthier

 

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