Le numérique est devenu le point de convergence incontournable d’une société en pleine mutation. Vecteur de croissance, il présente néanmoins des inégalités dans son déploiement au niveau national et local. Face à ces problématiques, le Groupe La Poste ambitionne de devenir un acteur majeur de la transformation numérique de la société et des territoires. Précisions avec Agnès Grangé, directrice régionale de la Poste, dans le cadre d’InnovationWeek.
Depuis quelques temps et sous l’impulsion de son président Philippe Wahl, La Poste fait du numérique un de ces principaux leviers – avec l’international – et entend devenir le porte-étendard de cette révolution qui bouscule les entreprises et les foyers français dans leurs habitudes et dans leurs usages en changeant les modèles économiques mais aussi les lieux de création de valeur. Se positionnant comme un acteur légitime de ces changements, l’entreprise française souhaite dans ses activités faire converger les réseaux numériques, physiques et humains, à l’instar par exemple de l’industrie du livre. « Quand vous achetez quelque chose chez votre libraire, ce n’est pas la même chose que de l’acheter sur une marketplace par internet… C’est pareil pour les métiers du Groupe La Poste, que ce soit aux courriers, aux colis ou dans l’enceinte de ces bureaux de poste » explique Agnès Grangé.
Pour répondre aux défis du digital, le Groupe La Poste s’est donné comme objectif d’observer les écosystèmes de chaque région : leur fonctionnement, leurs acteurs (entrepreneurs, agences de développement, clusters). Après avoir appréhendé chaque sphères, on arrive à une « une convergence de compétences et d’intérêts d’affaire ». Et le consortium né de l’alliance des compétences d’une startup et d’un grand groupe permet de saisir les subtilités de marchés jusqu’alors éloignés des activités initiales du groupe aujourd’hui multimétiers. Cette démarche d’investigation se fait localement et on peut voir ainsi le groupe participer aux évènements provinciaux organisés autour de problématiques liées au numérique. InnovationWeek par exemple, à Toulouse ou à Bordeaux, fédère les institutions, les entreprises ou les associations, aussi bien au niveau national que local, et « met en lumière le rôle du numérique dans notre société aujourd’hui et demain ».
Autre exemple actuel, celui de la French Tech, cette initiative lancée par Fleur Pellerin en novembre 2013 pour soutenir l’écosystème français des startups numériques dans les grandes villes. À Bordeaux, la création de la future cité numérique sur un ancien centre de tri postal donne à la présence du Groupe La Poste sur ce projet toute sa légitimité. Grâce à une collaboration avec tout l’écosystème urbain (entrepreneurs, chercheurs, etc.), La Poste a été choisie pour assurer la maîtrise d’ouvrage. Le groupe est donc le chef de file de cette candidature à la fois auprès des Ministères de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, des politiques locales et de l’écosystème numérique bordelais.
À long terme, La Poste vise les marchés de masse. Agnès Grangé parle de révolution, celle des objets et des prestations : « notre révolution postale actuelle c’est de transformer nos offres de services pour avoir un marché de masse dans des nouveaux domaines sur lesquels le client sera satisfait et sur lesquels nous aurons offert des offres simples qui lui facilitent la vie ». Et la révolution n’est pas qu’en terme d’usage et qu’à destination des clients, elle est également managériale, fonctionnelle et communicationnelle. Grâce au numérique, le groupe fait plus que diversifier son offre et ses services, il se réinvente.
Vincent Puren, Chief Editor of HUB Review, Head of Content – HUB Institute
Précisions de D’agnès Grangé, directrice régionale de la Poste
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