Et, puisque symbole il doit y avoir, pourquoi ne pas prendre la casquette de celui que l’on appelait «autrefois» le contrôleur, devenu aujourd’hui «chef de bord», une dénomination aux évocations beaucoup plus conviviales? S’ensuit cette campagne d’affichage « complice » où chaque typologie de voyageurs s’essaye à l’exercice du port de la casquette. Les apprentis psy ne pourront s’empêcher d’y voir, de nouveau, le signe d’une volonté du transporteur de s’échapper de ses responsabilités.
Suggérer métaphoriquement que ses clients sont habilités à porter la casquette «maison», c’est tout d’abord se situer dans le registre du jeu, suggérer que l’on peut se déguiser en agent de la SNCF aussi facilement qu’en Zorro ou en princesse. L’habit suffit-il à faire la fonction? N’est-ce pas aussi pour la SNCF une manière de nous lancer l’idée que ce sont ses clients qui font désormais son travail?
Après tout, en achetant – difficilement vu la complexité des grilles tarifaires – nos billets en ligne, en les imprimant à la maison et en les compostant sans l’aide d’aucun «professionnel», ne devenons nous pas, chaque jour un peu plus, des membres actifs et responsables de la SNCF? D’ici à ce qu’elle soit tentée de nous faire porter le chapeau au moindre disfonctionnement…
Patrice Duchemin / Planning & Tendances
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