25 septembre 2013

Temps de lecture : 4 min

Le tactile : vers l’infini et l’au-delà

Les phalanges, le nez, le coude, le pied, la langue ou le menton : 13% des Français et 19% des 15-24 ans ont fait l’expérience du tactile par autre chose que les doigts. Preuve que cette technologie ouvre un énorme champ des possibles de la manipulation à l’usage en passant par le design d’interfaces. Analyse d’Ipsos pour Microsoft.

Il simplifie la vie (91%), il est jugé « révolutionnaire » au moins autant que l’imprimerie par les plus jeunes (81%), il change le quotidien (49%), il est plus pratique (56%) et plus esthétique (69%). L’étude Ipsos réalisée pour Microsoft, à l’occasion de sa conférence de rentrée, est sans appel : l’écran tactile, plébiscité par 72% de nos compatriotes, est bel et bien entré dans les mœurs (*).

Pas de fossé générationnel : une relation en construction

Avec un vrai potentiel à la clef. Car s’il est un incontournable pour 83% des 15-24 ans, 76% des 25-34 ans, et 79% des foyers avec enfants, il l’est aussi pour 56% des 60 ans et plus. « L’expérience montre que les réticences sont purement théoriques » souligne Marc Jalabert, directeur de la division grand public et opérateurs de Microsoft, « et dès qu’on l’essaye, on devient adepte, d’où l’importance de multiplier les essais dans les points de vente ». D’ailleurs, aussitôt convertis, les seniors reconnaissent gagner du temps (62%), pouvoir s’informer et rester en contact avec les proches (65%).

Néanmoins, si sa prise en main est estimée facile par 75% des interviewés qui le testent par intuition sans avoir peur de se tromper tout en étant adapté aux doigts (62%), 41% des 60 ans et plus ne sont pas convaincus sur ces points. « La relation sensorielle est appréciée mais elle est perfectible notamment au niveau de l’ergonomie et de la rationalisation pour gagner en simplicité », confirme M. Jalabert.

« Les plus jeunes sont moteurs et prescripteurs des usages tactiles », poursuit Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos « leurs perceptions sont beaucoup plus positives et leurs usages plus développés (fréquence, scénarios d’usage, lieux d’usage). De plus, s’ils devaient choisir un seul écran, 70% des 15-24 ans choisiraient leur smartphone ou tablette plutôt que leur télévision contre 45% des français. Enfin, ils contribuent aussi à les diffuser autour d’eux ». Le gap générationnel est donc plutôt un renversement de l’ordre d’expertise qu’un choc générationnel.

Son usage fabrique l’opinion et son addiction

Les applications démultipliées par le tactile sont aussi des atouts qui le font juger utile (71%) et efficace (80%), notamment dans l’apprentissage.

Et en effet, avec le tactile, en plus des sms/mms, des photos ou des mails, pour 81%, « on peut faire de nouvelles choses » qui vont de s’informer à se cultiver, en passant par les achats, écouter de la musique, ou le divertissement. 43% des parents affirment que leur enfant joue à des jeux sur leur téléphone ou leur tablette tactile, tout en l’accusant de ne pas favoriser la sociabilité, la patience ou la concentration. Il est aussi reconnu addictif (56%), intrusif (28%), gadget (40%) et agaçant (22%).

« Les Français portent un regard critique (dans le bon sens du terme) et non naïf sur le tactile », constate M. Jalabert. « Les critiques s’estompent d’ailleurs avec l’usage, les utilisateurs étant plus positifs que les non utilisateurs, les familles avec enfants que celles qui n’en ont pas ».

En effet, les prolongements éducatifs sont indéniables et largement reconnus. Les parents d’enfants de moins de 6 ans avec tactile sont 71% à penser que c’est un moyen d’apprentissage performant, alors que ceux qui n’ont pas d’enfants sont plus mitigés (52%). Il est considéré utile pour les matières liées à l’ouverture sur le monde (géographie, langues vivantes…) mais aussi pour les sciences, le dessin, la lecture, l’orthographe… Il a donc des effets positifs pour stimuler la curiosité, la dextérité, l’autonomie, la rapidité, la créativité et la mémorisation.

De plus, s’il est davantage utilisé dans la sphère privé et pour son côté ludique, il l’est aussi côté professionnel (26%). Pour des sms/mms (69%), des mails (60%), un power point (31%), des notes (29%), des infos à présenter (21%) et organiser ou participer à une vidéo conférence (14%).

Sa démocratisation sinon sa banalisation est donc bien en marche, d’autant qu’il est consulté à tout bout de champ et n’importe où, mais avec quelques différences suivant son âge. En faisant la queue (69% de l’ensemble et 86% des 15-24 ans), en marchant (53%, %76%), dans les transports en commun (64%/80%), dans l’ascenseur (33%,53%), à table et mêmes aux toilettes (36%, 55%).

Autre différence revendiquée par les jeunes : leur agilité bien supérieure à celle de leurs aînés qui ne se servent que d’un doigt pour taper leur sms (65% des plus de 35 ans). Tandis que les moins de 35 ans utilisent 2 doigts (48%) dont l’index (64%) et le pouce (49%). « Là aussi, les opportunités liées au tactile sont immenses », note B. teinturier. « Le monde devient ambidextre, et les gauchers sont 92% à trouver le tactile révolutionnaire (contre 81% des Français en moyenne), eux qui jusque-là étaient contraints par l’ergonomie pensée pour les droitiers ».

Un potentiel stimulé par les nouvelles interfaces et leur personnalisation

« Rapidité d’exécution, toucher agréable, personnalisation, grand écran, simplicité d’écriture… son intuitivité, fait sa réussite », détaille Jean-Louis Fréchin, fondateur de NoDesign « car il apporte des interactions multimodales. Et ces appareils du numérique, du tactile sont ceux de l’hyper expérience sensorielle. Leur intermédiaire permet à l’individu d’imaginer ou de tenter des choses incroyables ».

Une opportunité d’expérience de contenus qui n’en est qu’à ses débuts. Bientôt les interfaces seront encore plus naturelles, plus transparentes, plus personnalisables qu’il s’agisse du tactile, de la voix, du geste. En effleurant le verre, l’utilisateur aura la sensation de toucher de la fourrure, le froid, le chaud…

« Tout doit et va être fait pour que l’utilisateur, qui n’est pas monolithique, puisse s’approprier avec une belle chorégraphie son appareil », insiste J-L Fréchin « à nous designers et développeurs de pousser les limites du fantasme de la technologie pour voir ce qui accroche comme la reconnaissance vocale qui est maintenant un quasi standard, tout simplement parce que c’est pratique ». Jubilatoire même pour les plus rétifs !

Florence Berthier

(*) 1004 français de 15 ans et plus interrogés du 13 au 17 septembre 2013.

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