22 avril 2014

Temps de lecture : 4 min

Ecrans et papiers : comment les moins de 20 ans les utilisent

Je préfère la tablette et le smartphone et je laisse le PC et la TV à mes parents ! Snapchat, WhatsApp ou Twitter ont mes préférences plutôt que Facebook... Je suis, je suis ? La génération de moins de 20 ans ! Ipsos dans son étude Junior Connect analyse sa relation à la connexion et s’interroge sur ses usages face aux écrans et au print...

S’il y en a bien certains pour lesquels la digitalisation systématique de la société ne pose aucun problème, ce sont les moins de 20 ans. Normal, c’est la Native Generation ! Mais selon la 3ème édition de Junior Connect menée par Ipsos auprès de 4000 jeunes âgés de 1 à 19 ans, leur comportement face aux écrans affiche une transformation fulgurante. Intitulée « Print, tablettes, autres écrans : les nouveaux usages des moins de 20 ans » elle s’interroge, en effet, sur leur équipement technologique, leurs pratiques de loisirs et leur fréquentation média, et en dresse un portrait qui balaye pas mal d’a priori (*).

La tablette au coeur de l’équipement personnel et de l’usage individuel

Entre 2012 et 2013, la course à l’équipement s’est envolée, notamment grâce aux tablettes. En effet, lancées en 2010, elles équipent désormais un foyer sur deux avec enfants (22% en 2012) et « n’ » ont progressé « que » de 30% chez ceux sans enfants (16% en 2012). En outre, on passe de plus en plus d’un usage collectif à un usage individuel avec un adolescent sur 5 qui a sa propre tablette. Complétant ainsi sa panoplie des équipements connectés et personnels dès 7 ans (19% en 2013 contre 6% en 2012) tels que le PC, la TV, le smartphone ou la console de jeux. En moyenne, qu’il s’agisse de fille ou de garçon, les 13/19 ans possèdent de 3 à 4 de ces terminaux, et les 7/12 ans, de 1 à 2. De plus, 9 adolescents sur 10 utilisent des applications mobiles pour profiter surtout de la communication sociale (réseaux communautaires, vidéos, musique, radio, email, infos pour l’école ou pratiques, les jeux en ligne, messageries instantanées, préparer un achat, téléphoner), tandis que les 7/12 ans s’en servent pour se divertir (jeux en ligne, vidéos, musique, informations école).

Essor de l’éphémère pour mieux se protéger et s’émanciper

Néanmoins, cette démultiplication des terminaux connectés modifie les usages qui tendent vers encore plus d’insaisissable. Les inscriptions des 13/19 ans sur Facebook sont passées de 85% en 2012 à 79% en 2013 et celles sur Twitter de 8 à 22% sur la même période. De même, 50% d’entre eux privilégient les messageries instantanées sur mobile ou tablette. Ainsi WhatsApp enregistre 17 milliards de messages par jour et SnapChat en cumule 100 millions pour 50 millions de photos par jour. Un traffic impressionnant mais pas étonnant car ces réseaux sociaux dits « satellitaires » offrent un temps de visualisation très éphémère du contenu (messages et photos).  Les jeunes peuvent ainsi s’amuser et s’émanciper tout en protégeant leur vie privée. Alors que sur Facebook, les traces demeurent et surtout les d’jeunes craignent d’être observés par leurs parents qui sont souvent membres de cette communauté.

Plus d’écrans mais pas plus chronophages

En dépit de l’augmentation des écrans et des usages, le temps que les jeunes y consacrent reste stable. Sûrement en raison d’une saturation déjà actée. En effet, en moyenne les 13/19 ans surfent sur Internet 11h45 par semaine (les 7/12 : 5h, les 1/6 : 3h10), regardent la TV, 10h25 (les 7/12 : 9h50, les 1/6 : 7h20) et jouent sur leurs consoles, 7h15 (les 7/12 : 4h50, les 1/6 : 2h40). Difficile d’en rajouter ! Alors ils rééquilibrent et s’organisent très bien. Et s’ils passent plus de temps sur leur tablette ou leur smartphone (jouer, chatter, surfer) c’est au détriment du PC (vidéo, Tv, musique). De plus, ils sont devenus experts en multitasking et consomment simultanément plusieurs écrans pour regarder la télévision et jouer sur leurs consoles (7/12 ans) ou surfer sur Internet (13/19 ans). Et le tour est joué : d’ailleurs, deux sur trois (tout âge confondu) dînent régulièrement devant un écran.

Le monde réel : un besoin vital préservé

Si la connexion est omniprésente et indiscutable, parce qu’elle permet de maintenir le lien avec ses amis réels et d’intensifier ou de prolonger la relation qu’on a avec eux lorsqu’on les voit, les jeunes aspirent à vivre hors écrans. Ouf… Pour rire, jouer à des jeux physiques et se dépenser pour les 1/6 ans. Mais aussi pour se rencontrer, parler, se balader, faire ensemble du sport, du shopping, des activités extra scolaires, aller au cinéma pour les 13/19 ans ou partager, s’amuser et même lire des BD ou des livres pour les 7/12 ans.

La lecture reste en effet très en vogue, car en moyenne, ils y consacrent 3h30 (1/6 ans), 4h (7/12ans) et 3h05 (13/19 ans), par semaine. 98% des 7/12 ans ont lu un livre au cours des 3 derniers mois (88% des 13/19 ans) et en moyenne 10 livres sont lus par les 7/12 ans et près de 8 par les 13/19 ans lors d’un trimestre. Enfin, l’étude montre qu’en dépit de la possession grandissante de terminaux connectés avec 38% de suréquipés, il y a encore 31% de « grands lecteurs » de la presse jeunesse avec une préférence pour les mensuels et les bimensuels, soit via le papier (13%) soit via les écrans (18%). Décidément, les moins de 20 ans ne fantasment pas leur relation au numérique. Leur aînés devraient en prendre de la graine !

Florence Berthier

(*) interviewés entre juin et novembre 2013 et répartis en 3 groupes : 1/6 ans pour lesquels les parents ont répondu, 7/12 ans qui ont répondu avec leurs parents, 13/19 ans qui ont répondu seuls. Un échantillon qui représente 14,4 millions de jeunes Français.

Intégralité de l’étude ci-dessous

Connect Junior par IPSOS publié par INfluencia

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