26 octobre 2015

Temps de lecture : 3 min

#FredInChina : le ministère de la Culture à l’épreuve des réseaux sociaux

Comprendre l’Empire du Milieu n’est pas chose aisée pour les Occidentaux… Frédéric Raillard, le co-fondateur de FF GROUP analyse chaque semaine pour BFM Business et INfluencia le premier marché du monde à travers cette chronique social media inédite. Depuis plus d’un an Fred décrypte cette Chine ultra-connectée qui compte près de 800 millions de netizens en partageant ce qu’il a vu, lu et entendu sur Weibo, WeChat, Huaban, Youku. INfluencia est partenaire de cette aventure...

Comprendre l’Empire du Milieu n’est pas chose aisée pour les Occidentaux… Frédéric Raillard, le co-fondateur de FF GROUP analyse chaque semaine pour BFM Business et INfluencia le premier marché du monde à travers cette chronique social media inédite. Depuis plus d’un an Fred décrypte cette Chine ultra-connectée qui compte près de 800 millions de netizens en partageant ce qu’il a vu, lu et entendu sur Weibo, WeChat, Huaban, Youku. INfluencia est partenaire de cette aventure…

HotTopic : Kang Xi Lai Le, la fin d’un talk show sur Internet qui a su défier la TV

Clap de fin pour Kang Xi Lai Le, le meilleur talk show des années post 80 et plébiscité par les Chinois. Diffusée non pas par la télévision chinoise mais par la télévision taiwanaise, l’émission était regardée depuis 12 ans, malgré les frontières, sur Internet. De plus, elle était animé par deux célébrités : Xiao S, animatrice très indépendante qui a 37 millions de followers et Cai Kangyong (33 millions de followers sur Weibo) dont on a déjà parlé car c’est le seul présentateur chinois à avoir fait son coming out. Un tandem complémentaire : lui apportant de la culture, de la sensibilité et une profondeur sur les sujets. Et elle, une liberté de ton et de l’humour.

C’est dire si la fin de ce programme a attristé les Chinois qui bénéficient néanmoins depuis quelques temps de quelques émissions du même genre produites en Chine même. Notamment Xi Ban Xuo (“Parler de gens bizarres”), diffusée sur la plateforme Iqiyi donc non broadcastée par la télévision. Des nouveaux programmes qui marquent un tournant face aux émissions imposées par Mainland China (ou Beijing) jusqu’ici le big boss sur la Greater China (le pays). Mais aussi peut-être la fin d’une époque celle de l’influence des chaînes et des programmes de la télévision. Annonçant peut être ainsi la fin de la domination de l’outil télévisé. Un sujet qui a beaucoup fait parler et qui a généré 190 millions de média impressions. A voir ici.

HotBrand : Skoda active le réservoir de la Pop Culture et ça plait

Skoda, qui s’est déjà fait remarquer cette année, semble avoir compris certains ressorts de la communication en Chine. Cette fois-ci, c’est une campagne de connivence avec les post 80s -encore une fois. Purement dans l’affect, elle sollicite la mémoire de cette génération, en ayant fait appel à 5 acteurs de Young and Dangerous, une ancienne série hongkongaise dédiée à des gangsters. Ce qui a immédiatement plu aux Chinois et a permis à la marque de faire le plein d’audience. Et même de créer l’événement en faisant interpréter le générique de la série par les 5 acteurs lors d’un concert à Shangaï. Cela a été évidemment fortement repris sur WeChat dans toutes les timelines. Ainsi que sur Weibo à travers des photos et des commentaires. Un double grand succès démontrant ainsi qu’ici aussi le réservoir de la pop culture -maintenant un peu plus riche- activé par les marques, marche très. A voir ici.

HotPost : Le ministère de la Culture à l’épreuve des réseaux sociaux

Le Ministère de la Culture en Chine a ouvert officiellement un compte sur Sina Weibo en se contentant d’un simple post indiquant qu’on pouvait désormais directement dialoguer avec lui. Pourtant cela n’a pas empêché la jeunesse chinoise de sauter sur l’occasion pour lui reprocher le contrôle de la culture en Chine. Une avalanche de revendications menée toutefois finement par les jeunes qui savent exactement comment ne pas être ni trop agressifs ni trop directs. Privilégiant l’ironie. Et ce dès le premier message du ministère, à la suite duquel Sina Weibo a commencé à supprimer les remarques, déclenchant immanquablement une bagarre avec les jeunes qui continuaient à écrire des commentaires. Ces derniers ont atteint au plus fort 200 000 commentaires, même s’ils étaient aussitôt effacés. Pour se stabiliser à 140 000 quand de guerre lasse, Sina Weibo a décidé de ne plus les censurer. Ce qui est intéressant, c’est de voir l’évolution entre l’ouverture du compte et le moment où Weibo a décidé de laisser les commentaires, traduisant implicitement l’évolution de la mentalité de certains organismes pour ne pas être trop en décalage avec cette nouvelle génération chinoise connectée. A voir ici.

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