28 février 2021

Temps de lecture : 2 min

« L’Etat allemand a dépensé des sommes très importantes pour soutenir le monde culturel »

Paul Spies est le directeur de la Fondation du Stadtmuseum Berlin qui chapeaute cinq musées de la capitale fédérale allemande (Märkisches Museum, Nikolaikirche, Ephraim-Palais, Knoblauchhaus et Museumdorf Düppel). Ce Néerlandais a aussi créé l’exposition permanente sur l’histoire de Berlin qui sera abritée dans le château impérial tout juste reconstruit sur les ruines de l’ancien Palais de la république de RDA.

Quel a été l’impact de la pandémie sur les cinq musées de la Fondation que vous dirigez ?

Nous avons dû fermer les cinq musées de mars à la mi-mai puis à nouveau à partir du mois de novembre. L’impact de ces confinements a été différent d’un site à l’autre mais nous avons calculé que le Covid-19 a provoqué l’an dernier une chute de 60% des revenus générés par nos tickets d’entrée.

Cette baisse ne met-elle pas en péril votre fondation ?

Nous avons eu la prudence de couper nos budgets dès le mois d’avril 2020 et cela va nous permettre de survivre à cette crise. L’Etat a également été très proactif en nous permettant de mettre tous nos gardiens en chômage partiel (« Kurzarbeit ») dès le mois d’avril. Cela nous permis de tenir le choc et de ne licencier aucun salarié.

Vous avez reçu d’autres aides gouvernementales ?

Toutes les institutions culturelles fédérales peuvent envoyer aux autorités leurs bilans financiers de l’année 2020 afin que leurs pertes soient couvertes par des fonds publics.

Estimez-vous que les autorités allemandes ont suffisamment aidé le monde culturel durant cette crise ?

Les artistes ont été soutenus très rapidement mais certains travailleurs indépendants comme les guides se sont retrouvés dans des situations nettement plus précaires. Plusieurs organismes ont tenté de les assister en organisant notamment des visites guidées en extérieur mais cela n’a pas été suffisant et il a fallu du temps pour que des solutions sur le long terme soient trouvées pour leur venir en aide. Les pouvoirs publics ont dépensé des sommes très importantes pour soutenir le monde culturel. L’Etat a fait preuve de courage et ses programmes ont été très bien pensés. Cela nous a tous permis de survivre. A Berlin, beaucoup d’acteurs de la vie culturelle se trouvent aujourd’hui au bord du gouffre mais aucune institution n’a fermé définitivement ses portes et personne ne semble proche de le faire. Nous sommes tous, par contre, très nerveux concernant l’avenir. C’est une chose de tenir le choc quelques mois mais résister plus d’une année est un autre problème…

L’inauguration du nouveau château impérial qui va accueillir le musée ethnologique, le Humboldt Forum, a dû se faire de manière virtuelle le 16 décembre en raison de la pandémie. Comment avez-vous vécu cette journée ?

Une telle inauguration aurait dû être l’occasion de faire une belle fête à laquelle aurait été conviée toutes les personnes qui ont travaillé si dur pour que le musée soit terminé dans les temps. Tout était prêt. Mais au lieu de cela, la crise sanitaire nous a obligé à organiser une visite virtuelle de l’extérieur des bâtiments. Nous n’avons pas pu montrer l’intérieur des salles et les pièces qu’elles contiennent. C’est une ouverture malchanceuse.

N’aurait-il mieux pas valu repousser cette inauguration ?

Il aurait été plus sensée de la retarder mais si nous avions fait ce choix, les critiques nous auraient accusé de profiter de la crise sanitaire pour cacher nos éventuels retards. Nous avons donc voulu montrer que nous étions prêts.

Votre exposition sur l’histoire de la capitale fédérale est-elle prête ?

Elle est prête depuis de nombreux mois déjà. Je passe mon temps à refaire des plannings pour m’adapter aux retards liés à l’ouverture du Forum. Le public devrait avoir accès aux salles durant le courant du mois de mars selon le dernier programme mais tout évolue sans cesse avec cette crise sanitaire.

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