19 mars 2024

Temps de lecture : 4 min

Lionel Chouraqui (Pitchy): « Notre tout premier client était… Emmanuel Macron »

Fondé il y a tout juste dix ans, Pitchy est une start-up qui permet aux entreprises de créer des vidéos « clé en main » en quelques minutes à peine. 85% des groupes cotés au CAC 40 font déjà appel à ses services. Son co-fondateur, Lionel Chouraqui, nous détaille sa belle histoire…

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INfluencia: Comment avez-vous eu l’idée de créer Pitchy?

Lionel Chouraqui: Nous avons fondé Pitchy il y a tout juste dix ans avec mon frère Benjamin. Nous avions lancé huit ans plus tôt une autre start-up et lorsque nous avons cherché à créer des vidéos pour notre nouvelle offre d’e-learning, nous avons réalisé que ce service était extrêmement coûteux, très long et qu’il nécessitait de sérieuses compétences techniques et éditoriales. A l’époque – et ces chiffres ont peu évolué depuis -, une vidéo d’entreprise de 90 secondes coûtait entre 3000 et 8000 euros et prenait 3 à 4 semaines pour être produite. Ces prix et ces délais sont totalement incompatibles avec les usages actuels de la vidéo. Il est aujourd’hui nécéssaire de publier sans cesse des contenus sur les réseaux sociaux et il faut aussi être très réactif. La durée de vie d’une vidéo sur le net est de quelques heures, parfois de quelques jours mais pas plus…

IN: Comment êtes-vous passé du stade du projet à celui de proposer une plateforme de création de vidéo en ligne?

L. C.: Nous ne sommes pas du tout des tekkies avec mon frère. Nous avons recruté des techniciens, des spécialistes produits et des motion designers et après dix-huit mois de travail, nous avons été capables de lancer en 2015 la première version de notre plateforme.

IN: Comment avez-vous financé ce projet?

L. C.: Des investisseurs nous ont donné 100.000 pour nous lancer et en 2017, nous sommes parvenus à lever 4 millions d’euros auprès de la BPI et de spécialistes du capital-venture. Nous avons été rentables dès 2019 ce qui était plutôt exotique dans le paysage de la French Tech mais nous souhaitons nous comporter, avec mon frère, comme une entreprise familiale avec la pérennité comme priorité. Cette stratégie nous a permis de lever l’an dernier 40 millions d’euros supplémentaires. Cette opération était la cinquième plus grosse de l’année en France dans le secteur des SaaS.

Notre première mission a été d’évangéliser nos clients potentiels pour leur faire comprendre les avantages de notre offre video.
IN: Vous avez rapidement trouvé des clients?

L. C.: Nous sommes partis assez vite car les besoins étaient là. Notre première mission a été d’évangéliser nos clients potentiels pour leur faire comprendre les avantages de notre offre video. Nous leur permettons de créer en quelques minutes une vidéo parfaitement adaptée à leurs besoins et à leurs attentes. Ils n’ont qu’à sélectionner une trame préfabriquée que nous leur proposons sur notre plateforme et qu’ils peuvent adapter à leur charte graphique, ils téléchargent ensuite leurs rushs, leurs photos, leurs pictogrammes ou leurs logos qu’ils souhaitent diffuser et le tour est joué. Nous améliorons sans cesse notre technologie sur laquelle nous investissons plusieurs millions d’euros par an.

nos clients peuvent créer sur notre plateforme autant de vidéos qu’ils le souhaitent.

IN: Quelles ont été les premières entreprises à utiliser votre plateforme?

L. C.: Notre tout premier client était… Emmanuel Macron. Le président de la République, qui occupait alors le poste de ministre de l’économie et des finances, a utilisé Pitchy pour créer sa vidéo de voeux de fin d’année à la French Tech. Les grands groupes l’ont rapidement suivi. Nous accompagnons aujourd’hui 85% des entreprises du CAC 40 et comptons plus de 1000 clients dont LVMH, L’Oréal, EDF, Engie, SNCF, Orange, Bouygues, BNP Paribas ou Axa.

IN: Quel est votre modèle de facturation?

L. C.: Nous fonctionnons uniquement sur abonnement. Pour une somme fixe, nos clients peuvent créer sur notre plateforme autant de vidéos qu’ils le souhaitent.

IN: Quels sont vos tarifs?

L. C.: Ils varient en fonction de la durée de l’abonnement et du nombre de personnes qui utilisent notre service. En moyenne, nos tarifs varient de 100 à 500 euros par mois et par utilisateur.

IN: Vous ciblez aujourd’hui presque exclusivement les grandes entreprises et non pas les PME. Pourquoi?

L. C.: D’autres acteurs sont plus adaptés que nous aux besoins des petites entreprises. Avec nous, nos clients savent que leurs vidéos seront conformes à la RGPD et que leurs données seront protégées. Ils pourront aussi adaptés leurs productions à leur charte graphique et nos serveurs sont tous basés dans des endroits sûrs. Toutes ces garanties intéressent principalement les grands groupes, pas les PME.

IN: Avec déjà 85% du CAC 40 dans votre portefeuille, vous n’avez plus beaucoup de marge de croissance pour les années à venir…

L. C.: Pas du tout. Nous commençons tout juste une toute nouvelle phase d’expansion auprès de nos clients existants. Lorsque nous touchons une équipe au sein des grands groupes, d’autres s’aperçoivent qu’ils peuvent aussi utiliser notre plateforme. Aujourd’hui, les vidéos d’entreprise sont utiles pour la communication interne et externe mais aussi pour le marketing, l’événementiel ou la formation. Les vidéos sont au coeur de leur matrice.

IN: L’IA va-t-elle vous aider à améliorer votre offre?

L. C.: Sans aucun doute. L’IA va notamment permettre de produire des vidéos à partir des datas de nos clients. Elle va aider les entreprises à créer des storyboards, à générer des graphiques ou à améliorer la qualité de leurs images et de leurs sons mais nous avons toujours répété que nous souhaitons donner une approche humaine à l’IA. C’est pour cette raison que nous lançons aujourd’hui, en complément de notre nouvelle identité visuelle, notre nouvelle IA mais aussi une agence de conseil classique qui aidera les entreprises à créer des vidéos adaptées à leurs besoins.

IN: A quoi ressemblera Pitchy dans cinq ans?

L. C.: J’espère que nous serons leader européen de notre secteur et que nous parviendrons à donner cette approche humaine à l’IA.

 

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